"J'ai décidé d'ouvrir une enquête visant notamment des faits susceptibles de concerner des commanditaires", parmi lesquels "certains membres de la CCAT", a déclaré le procureur Nouméa Yves Dupas à la chaîne Nouvelle-Calédonie La Première, ajoutant que les chefs d'infraction portaient notamment sur des faits d'association de malfaiteurs.
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Les faits de "vols, dégradation par incendie en bande organisée, groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations" sont également retenus. Le procureur de Nouméa a mis en cause "ceux qui ont tiré les ficelles, ceux qui ont instrumentalisé certains jeunes dans une spirale de radicalisation violente". "Il est clair que certains objectifs (des émeutiers) ont été ciblés", a-t-il ajouté.
Quatre procédures criminelles en cours
Yves Dupas a par ailleurs fait état de "163 mesures de garde à vue qui ont donné lieu (...) à une décision du parquet d'organiser 26 déferrements" depuis dimanche. Selon lui, quatre procédures criminelles sont en cours. L'une d'elle concerne le meurtre d'un homme de 36 ans tué à Ducos, un quartier de Nouméa, "qui a donné lieu au placement en garde à vue de trois personnes".
Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a publié vendredi une circulaire appelant à "une réponse pénale empreinte de la plus grande fermeté à l'encontre des auteurs des exactions perpétrées" dans l'archipel. Accusée par le gouvernement d'avoir soufflé sur les braises du mécontentement, la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), qualifiée de "mafieuse" par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, est née en novembre 2023. Elle est montée en puissance au fil des mobilisations contre la réforme constitutionnelle du gouvernement.
Parmi ses chefs de file figurent des membres du principal parti indépendantiste de l'île, l'Union calédonienne, et de plusieurs autres mouvements politiques ou syndicaux indépendantistes de Nouvelle-Calédonie.