Depuis juin 2020, Gérald Darmanin est au cœur d’une information judiciaire après la plainte d’une femme, Sophie Patterson, qui l’accuse de viol, des faits qui remontent à mars 2009. Le 14 décembre dernier, le ministre de l’Intérieur, placé sous statut de témoin assisté, a été entendu par la juge d’instruction. Il a déroulé une nouvelle ligne de défense, dans laquelle il évoque une vengeance politique, selon Mediapart et 20 minutes qui révélaient l’information mardi.
"Ma cliente n’a pas déposé plainte pour changement d’étiquette politique, mais pour viol"
Gérald Darmanin laisse donc entendre que Sophie Patterson a déposé plainte contre lui en 2017 parce qu'elle n'a pas supporté qu'il quitte Les Républicains, dont elle était alors une militante, pour La République en marche, et ce en pleine campagne présidentielle.
Une défense qui effare Elodie Tuaillon-Hibon l'avocate de la plaignante. "C’est lui qui s’est quand même répandu dans les médias sur le fait qu’il avait eu une vie de jeune homme, que c’était quelque chose de grivois. Et aujourd’hui, finalement c’est une vengeance politique ?", s’étrangle-t-elle. "Tout le monde peut constater que c'est quelque chose qui, jusqu'à présent, n'avait pas été évoqué publiquement par le principal intéressé. Nous, cette affaire de politique, franchement, on n’en a rien à faire. Ma cliente n’a pas déposé plainte pour changement d’étiquette politique, mais pour viol."
"Il n'y avait pas de contrepartie dans cette relation sexuelle"
Gérald Darmanin a une nouvelle fois balayé les accusations d'abus de pouvoir. "Il n'y avait pas de contrepartie dans cette relation sexuelle", a-t-il affirmé à la juge d'instruction. C'est le cœur du dossier. Sophie Patterson affirme au contraire qu'elle s'est sentie obligée de céder aux avances de Gérald Darmanin, alors conseiller municipal UMP, pour obtenir son aide dans un dossier judiciaire.
Dans son audition, le ministre de l'Intérieur n'a formulé qu'un regret, celui d'avoir rencontré la plaignante. Ses avocats se sont refusés à tout commentaire.