Plusieurs réacteurs nucléaires d'EDF ont été contraints d'abaisser leur production en raison des températures élevées des cours d'eau utilisées pour leur refroidissement, a indiqué l'entreprise vendredi. "Les conditions climatiques exceptionnelles actuelles se traduisent par une montée de la température de la Garonne qui a atteint 28 degrés", indique EDF.
"A la demande du gestionnaire de réseau d'électricité national (RTE), l'unité de production n°2 de la centrale de Golfech reste en production (puissance minimale)", poursuit le producteur d'électricité. Cette puissance minimale correspond à environ 300 MW, contre 1.300 MW normalement. Le second réacteur de la centrale située dans le Tarn-et-Garonne est pour sa part en arrêt programmé.
Des températures de rejet de l'eau à ne pas dépasser
Chaque centrale a ses propres limites réglementaires de température de rejet de l'eau à ne pas dépasser, afin de ne pas échauffer les cours d'eau environnants et d'en protéger la faune et la flore. Les centrales pompent en effet l'eau pour le refroidissement des réacteurs, avant de la rejeter.
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Les arrêtés fixant les limites de rejet prévoient également des seuils plus élevés "en conditions climatiques exceptionnelles", comme c'est le cas actuellement à Golfech. En outre, des dérogations temporaires peuvent encore relever les seuils, ce qui a été accordé à quatre centrales nucléaires, dont celle du Bugey dans l'Ain, alors que la France traverse un nouvel épisode caniculaire.
Des baisses de production fréquentes mais qui interviennent plus tôt cette année
EDF avait prévenu qu'il pourrait être contraint d'abaisser sa production nucléaire ces prochains jours et même arrêter un réacteur de la centrale du Tricastin dans la Drôme en raison des températures élevées des fleuves. Des baisses de production pour ces raisons interviennent régulièrement en période estivale, même si cette année elles sont intervenues beaucoup plus tôt que d'habitude - dès le mois de mai.
L'entreprise relativise néanmoins la portée de ces événements, soulignant que depuis 2000, les pertes de production ont représenté en moyenne 0,3% de la production annuelle du parc.