Une visite hautement symbolique. Yanis Varoufakis est venu samedi soir apporter son soutien aux participants de la "Nuit debout" à Paris. L'ancien ministre grec des Finances a obtenu comme chaque volontaire le droit de s'exprimer quelques minutes devant la foule, massée place de la République. "Je vous apporte la solidarité d'Athènes", a-t-il lancé sous les regards curieux et goguenards des militants de Nuit debout. "Ils nous disent que nous occupons les places, mais ce sont eux qui essaient de privatiser ce qui est à tous".
Ayer estuvo en la tele debatiendo con Badiou, hoy como corresponde Vautofakis está en #NuitDebout#GlobalDeboutpic.twitter.com/t1KUvmXd4k
— Rossana Reguillo (@rossanareguillo) 16 avril 2016
Varoufakis critique la loi Travail. Jean bleu et blouson de cuir noir, l'ex-ministre vedette du premier gouvernement grec de gauche radicale a patienté parmi les milliers de participants que l'assemblée générale vote pour lui accorder le droit de s'exprimer cinq minutes depuis le podium. "Il y a un an, quand j'étais ministre des Finances, mon bureau donnait sur la place Syntagma", où convergent les manifestations à Athènes, a-t-il raconté, relatant la visite de l'ambassadeur américain venu tenter de le convaincre d'accepter les conditions de la "troïka" (FMI, UE, BCE) des créanciers de la Grèce.
"Ma réponse a été : ma place naturelle n'est pas dans ce bureau, elle sur la place à manifester contre ce ministère", a martelé Yanis Varoufakis tout en appelant les militants à ne pas céder aux compromissions. Évoquant le projet de loi Travail, l'ancien ministre a accusé le président François Hollande de "dévaloriser le travail". "Président Hollande, cela ne peut pas marcher, cela ne peut qu'approfondir la crise". La semaine passée, un député européen de Podemos, Miguel Urban Crespo, était lui aussi venu soutenir les militants de la place de la République.