26 mineurs isolés sur les 44 qui avaient été sauvés par l'Ocean Viking ont quitté les structures d'accueil mises à leur disposition par le Conseil départemental du Var, a annoncé jeudi le président de la collectivité dans la presse. "Trois des 44 mineurs avaient déjà fugué dès le lendemain et le surlendemain de leur prise en charge", et jeudi matin "cela fait 23 mineurs de plus qui manquent à l'appel", a déclaré au Figaro Jean-Louis Masson (LR).
>> LIRE AUSSI - Ocean Viking : la politique migratoire du gouvernement «manque de cohérence», affirme Gérard Larcher
Selon les dernières informations, ils voulaient rejoindre de la famille en Europe du Nord. Il s'agit principalement de jeunes Érythréens qui avaient été accueillis dans une structure située dans la rade du port de Toulon, un centre de l'aide sociale à l'enfance géré par le conseil départemental du Var. Son président, Jean-Louis Masson, explique n'avoir aucun moyen coercitif pour forcer ces mineurs isolés à rester sur place.
"On leur a dit qu'ils pouvaient courir des dangers à partir ainsi, mais c'était leur décision. On n'a pas la possibilité de les contraindre. Donc ils sont partis. Ils ont expliqué qu'ils souhaitaient rejoindre leurs parents en Allemagne, en Suède ou en Norvège", a-t-il déclaré. Il reste donc 18 mineurs non accompagnés, actuellement sous la protection du conseil départemental du Var. Ils devraient tous quitter Toulon rapidement. Le ministère de la Justice doit indiquer dans les prochains jours leur future destination.
Pourquoi ces réfugiés sont considérés comme fugueurs
Ces migrants sont considérés comme fugueurs car considérés comme mineurs, mais ils n'étaient pas dans une zone d'attente fermée, contrairement aux quelque 190 autres migrants majeurs qui avaient accosté vendredi à Toulon après deux semaines d'errance en Méditerranée à bord du navire ambulance de SOS Méditerranée.
>> LIRE AUSSI - Ocean Viking : ce type de débarquement «ne doit pas se reproduire», selon SOS Méditerranée
"Les phénomènes de fugue des MNA (Mineurs non accompagnées) sont fréquents pour de multiples raisons (liens familiaux dans un autre pays d'Europe par exemple). La mise à l'abri est une phase de protection de l'enfance qui ne peut correspondre à un enfermement", a précisé de son côté le procureur de Toulon, Samuel Finielz, dans un message à la presse. "Nous leur avons bien sûr déconseillé" de partir, a aussi déclaré Jean-Louis Masson à France Bleu Provence, mais "en même temps, on ne peut pas les retenir. Le conseil départemental a fait ce qui lui incombe".