Les réfugiés qui sont montés à bord de l'Ocean Viking se trouvent au sein d'un camp de vacances sur la presqu'île de Giens, près de Toulon. Leurs demandes d'asile sont traitées en mode accéléré par les services de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) sur place. Si les conditions de vie, dans les petits appartements du centre, sont dignes, ce dispositif a été élaboré dans l'urgence et il existe des carences pointe Maître Sophie Caïs, avocate et bâtonnier de l'ordre des avocats de Toulon qui a visité le site et rencontré les réfugiés.
Il n'y a pas d'interprète en langue pachtoune par exemple, et surtout, les conditions d'accès au droit ne sont pas respectées. "Il n'y a pas eu de permanences avocats sur site. Et puis, les entretiens avec l'Ofpra se font dans des tentes, sans aucune confidentialité, avec des conditions d'interprétariat qui sont assez précaires", relève l'avocate au micro d'Europe 1.
"On ne leur explique rien en fait"
Sophie Caïs explicite : "Les gens ne sont pas informés. D'abord, beaucoup ne savent pas ce qu'ils font là." La bâtonnière raconte qu'elle a rencontré un couple de Syriens qui souhaite se rendre en Allemagne. "Ils ont été incarcérés en Libye, on leur a pris leurs papiers. Ils ne veulent pas se maintenir sur le territoire français. Eux, ils comptaient aller en Allemagne, et là, ils ne savent pas. Ils sont là, avec leur petite fille, et on ne leur explique rien en fait", affirme l'avocate.
Un bras de fer s'annonce d'ailleurs prochainement. Le traitement des dossiers de demande d'asile dépassera le délai de quatre jours initialement prévu. Le maintien de la zone d'attente de la presqu'île de Giens devra donc être prolongé, ce que va contester au cas par l'ordre des avocats de Toulon.