«On a de plus en plus de demandes et des dotations en baisse», les Restos du cœur contraints de faire des choix
Confrontés à une hausse du nombre de bénéficiaires et à une baisse des dons, les Restos du cœur se voient contraints de restreindre l'accès à l'aide alimentaire à l'occasion du lancement de leur 39e campagne hivernale. Europe 1 s'est rendue dans l'un des centres, à Malakoff, où les bénévoles doivent procéder à une sélection.
La distribution a commencé ce mardi matin et déjà 320 familles sont inscrites sur le registre, soit deux fois plus que l'an dernier à pareille époque. Un miroir de la hausse du nombre de bénéficiaires qui contraint les Restos du cœur , dont la 39e campagne hivernale débute ce mardi , à faire des choix. Dans un contexte inflationniste, l'association doit également composer avec des dons en baisse. De quoi susciter quelques craintes à l'approche de l'hiver.
Michel Rogelet, l'un des coresponsables du centre de Malakoff, dans les Hauts-de-Seine, admet naviguer à vue cette année, sans savoir s'il sera en mesure d'aller au terme des 13 semaines de distribution. "On est dans un effet de ciseau qui est de plus en plus difficile puisqu'on a de plus en plus de demandes de familles et des dotations en baisse car nos crédits sont en baisse."
"On a des seuils par type de familles"
Les subventions de l'État et de l'Union européenne ayant été réduites d'un quart cette année, les Restos du cœur ont dû opérer des choix parmi les bénéficiaires , pour faire face au grand nombre de demandes. "On a des seuils par type de familles, entre un et huit personnes et ces seuils sont abaissés de l'ordre d'un tiers. Pour une personne seule, l'année dernière, on était sur des acceptations de reste à vivre à 700, là, on est en train de descendre à moins de 500. On va refuser des familles que nous acceptions jusqu'ici", indique Michel Rogelet.
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Cette sélection se ressent aussi dans le panier des bénéficiaires. "La quantité des produits a diminué par rapport à l'année dernière, notamment le lait. Et ça m'inquiète un peu parce que j'en ai vraiment besoin. Je ne touche que le RSA et si on paye tout ce que l'on a à payer, il ne reste rien", témoigne Sandra au micro d'Europe 1. En fin de saison, l'été dernier, le centre de Malakoff comptait 620 familles inscrites. Les gérants s'attendent à un chiffre aussi important cet hiver, en dépit des restrictions.