Fabien Vanhemelryck du syndicat Alliance avait promis "une action très forte" ce vendredi matin pour dénoncer les propos de Christophe Castaner, elle a bien eu lieu. 200 syndicalistes policiers de toute la France ont défilé sur les Champs-Élysées à Paris. Descendant la plus belle avenue du monde en civil, à pied et accompagnés d'une cinquantaine de véhicules, ils n'ont pas été stoppés par les policiers en service, alors que tout rassemblement de plus de dix personnes est interdit par décret.
Action des policiers en cours à #Paris sur les Champs-Élysées à l’appel du Syndicat Alliance Police (@alliancepolice) après les annonces de Christophe Castaner sur le racisme dans la #police et les techniques d’interpellation. pic.twitter.com/eLRIaXCVXf
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) June 12, 2020
"La Police nationale n'est pas l'éponge du gouvernement"
Au contraire, les forces de l'ordre en service ont salué les manifestants en klaxonnant à leur passage et en allumant les sirènes. Le cortège intersyndical s'est arrêté devant les grilles du ministère de l'Intérieur et y était toujours à midi. Après une minute de silence en hommage à leurs collègues morts ou blessés, les policiers ont entonné une Marseillaise à plein poumons.
Les #syndicats policiers chantent la Marseillaise devant les grilles du Ministère de l'Intérieur à Paris. #Paris#police#policiers#Francepic.twitter.com/tsI7mPGf1i
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) June 12, 2020
"Ce n'est pas pour rien qu'on est là. On en a ras-le-bol, la Police nationale n'est pas l'éponge du gouvernement", explique Fabien Vanhemelryck au micro d'Europe 1, en colère depuis ces derniers jours. "Avec tout ce qu'on entend sur le racisme et les violences policières, j'ai juste envie de répondre que la police n'est pas raciste", dit-il. "La police est républicaine et l'a toujours été", plaide le responsable syndical.
"Si le gouvernement ne défend pas les policiers, on va le faire à sa place"
Il considère que le gouvernement "s'essuie les pieds" dessus l'institution dont il est membre. "En tant que représentants des personnels, nous sommes là pour représenter et défendre les policiers. Si le gouvernement ne le fait pas, on va le faire à sa place", lance-t-il au micro d'Europe 1. Le secrétaire général du syndicat Alliance vise directement le président de la République. "Au-dessus du ministre de l'Intérieur, il y a le président Macron, donc on est venu lui dire qu'il doit soutenir, respecter et considérer sa police", explique Fabien Vanhemelryck.
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Jusque-là, cette action est une opération de communication plutôt réussie pour les syndicats. Ils mettent la pression sur la place Beauvau alors que Christophe Castaner les reçoit depuis jeudi midi dans le cadre de concertations. Mais les forces de l'ordre ont donc (légèrement) mis de côté le ministre de l'Intérieur et attendent une réponse claire d'Emmanuel Macron. Ils guetteront donc chaque mot que le chef de l'État prononcera dimanche soir, lors de son allocution, avec l'espoir de ne pas être oubliés par le chef de l'État.