Avant de quitter l'Indre-et-Loire dimanche en début d'après-midi, Gabriel Attal s'est offert un petit bain de foule gentillet. "Bon courage !", lui a notamment lancé une habitante. Des encouragements, des sourires, des selfies, et même, des bisous. "Merci infiniment, je vous embrasse !", a répondu le Premier ministre. Cette opération séduction, face à quelques habitants inoffensifs, n'a pas vraiment gagné le cœur des agriculteurs que le chef du gouvernement devait rencontrer le matin, à la veille d'un blocage de la région parisienne qui pourrait être important.
Avec un lieu de rendez-vous modifié au tout dernier moment, certains ont eu la sensation d'avoir été volontairement tenus à distance. "Je suis un peu déçu déjà de ne pas avoir pu être plus près. C'est l'élite qui s'est mis de côté, et nous, 'la petite populace', on est restés sur le bord de la route", se désole un premier agriculteur au micro d'Europe 1.
"On l'a un petit peu en travers"
Un deuxième abonde : "On n'a pas été conviés au premier rendez-vous. On l'a un petit peu en travers". Ce qui reste surtout en travers de la gorge, ce sont les annonces faites jeudi qui sont loin d'avoir convaincu le monde rural. "Concrètement pour moi, c'est du pansement. Les gros problèmes de fond ne sont pas abordés", souffle cet exploitant. Celui-ci tranche : "C'est du pipeau tout ça. Le monde agricole va très mal, donc s'il nous comprend, il va falloir monter à la capitale".
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Il n'y a d'ailleurs pas qu'à Paris que les agriculteurs comptent se faire entendre lundi. Plusieurs actions sont aussi prévues en province, notamment devant les grandes surfaces.