Réduire nos émissions de CO2 d'au moins 50% d'ici à 2030. C'est la volonté du gouvernement, qui s'aligne sur les objectifs européens et a présenté ce lundi son plan de réduction de gaz à effet de serre. Les entreprises devront supporter la moitié de l'effort. Les particuliers devront supporter un quart de l'effort aussi, avec des gestes simples à connaître pour réduire son bilan carbone.
Parmi les pistes envisagées, moins manger de viande. Pour y arriver, la nouvelle exposition permanente de la Cité des sciences à Paris "Urgence climatique", souhaite donner des clés aux visiteurs. Derrière cette visite interactive, le commissaire scientifique et célèbre climatologue Jean Jouzel.
"Je savais que ça consommait, mais pas autant"
Et pour se rendre compte de son impact, rien de mieux que de pratiquer. Après des vidéos et affiches illustrées en BD, les visiteurs s'attablent au restaurant. Et au moment de l'addition, pas de montants en euros, mais en CO2. Pour Constance et Louane, deux lycéennes normandes qui ont commandé un steak haché, la surprise est immense : "Je savais que ça consommait, mais pas autant", s'alarme Constance au micro d'Europe 1. "C'est vrai qu'on ne pense pas forcément que ce que l'on mange dans nos assiettes a un impact sur l'environnement. Et quand on découvre ça, on est un peu sous le choc", poursuit Louane.
Au cours de la visite, l'exposition présente plusieurs solutions pour réduire la facture. Ainsi, manger du poulet la divise par cinq. Limiter l'étalement urbain, prendre moins l'avion, favoriser le vélo sont également d'autres solutions présentées pour réduire drastiquement ses émissions dans sa vie quotidienne.
Pas de culpabilisation
"Comment fait-on comprendre que c'est ce que nous allons faire d'ici à 2030, qui va largement décider du climat que les jeunes d'aujourd'hui connaîtront dans la deuxième partie de ce siècle", s'interroge Jean Jouzel, à l'origine de l'exposition, qui appelle à se rendre compte de l'urgence d'agir.
Mais pas question de culpabiliser ou d'angoisser les visiteurs, précisent les organisateurs. "Quand on est très angoissé, on ferme les yeux et on se dit : 'Ça passera sans moi, je vais faire autre chose'. Nous, nous avons voulu dégonfler tout ça. Les solutions, on les connaît. Aujourd'hui, ce qui manque, c'est l'envie de les mettre en application", précise Adrien, qui participe à l'organisation de l'exposition.
Le visiteur repart avec son propre bilan carbone. Et l'expo soigne le sien en ayant recours aux panneaux en bois et en s'affranchissant de tout plastique sur les 2.000 m² de l'événement.