La scène se répète encore et encore. Malgré le froid, des dizaines de personnes font la queue dehors pour se faire tester, devant les pharmacies et les laboratoires des grandes villes françaises, débordés par la situation. Dans certains établissements de Strasbourg, Lille ou encore Paris, il faut désormais attendre plus d'une heure avant de pouvoir se faire dépister.
"On fait ce que l'on peut"
"On est épuisés ! On n'en peut plus d'attendre tout le temps partout, d'être suspendus à des réponses, d'être en attente de savoir si on peut faire des tests, d'attendre les résultats ... C'est toujours attendre", s'énerve Morgane, qui patiente devant un laboratoire du centre de Strasbourg. Face à la lassitude et l'agacement de certains patients, le personnel des laboratoires et des pharmacies se retrouvent pris pour cible.
Insultes, menaces... Les agressions se multiplient dans ce laboratoire du centre de la capitale de la région Grand-Est : "En général, ils nous insultent parce qu'ils perdent patience et que malheureusement, on ne peut pas aller plus vite. On est submergés", explique Virginie, préleveuse, avant d'ajouter : "Mais bon, on fait ce que l'on peut !"
Ruptures de stock d'autotests
Dans les pharmacies, les dépistages sur place ne sont pas la seule source de conflit. Les récentes ruptures de stock d'autotests font souvent perdre patience à certains, assure Lisa, pharmacienne : "Ces deux-trois dernières semaines, c'était rupture de stock. Impossible de recevoir nos commandes", souligne-t-elle.
"Vu qu'on est en première ligne, forcément, on est les premiers touchés par l'agressivité de certaines personnes : des gens qui expriment leur mécontentement en criant, en insultant, c'est épuisant", explique Lisa. Un nouveau stock d'autotests est arrivé mercredi dans sa pharmacie. Une excellente nouvelle pour la pharmacienne qui espère un peu de répit, malgré l'arrivée du nouveau protocole d'isolement, qui oblige les cas contact à se tester au deuxième et quatrième jour après la rencontre avec une personne contaminée.