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Clément Bargain (sur place), édité par Solène Leroux , modifié à
Alors que les incendies ne faiblissent pas en Gironde, tout le secteur du tourisme est touché. Dans les hôtels et campings de La Teste-de-Buch, les touristes partent, et ceux qui devaient arriver annulent. La saison est donc fichue pour ces professionnels, déjà mis à terre par la crise du Covid-19.
REPORTAGE

Les chiffres sont vertigineux. En une semaine, 19.000 hectares sont partis en fumée en Gironde, comme si Paris et Bordeaux étaient rayées de la carte. Un homme a été placé lundi en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur l'incendie de Landiras. Au total, 32.000 personnes ont été évacuées. Un coup dur pour les hôteliers et campings de La Teste-de-Buch : les touristes partent, et ceux qui devaient arriver annulent. La saison est donc fichue.

Des annulations en cascade

Dans ce village vacances, le téléphone n'arrête pas de sonner. Michel, le patron, doit gérer les annulations à la chaîne. "Il y a des annulations, des gens qui souhaitent s'en aller... On les comprend, ils ont envie d'aller voir ailleurs. Ils veulent être dans un endroit où ça va être calme", admet le gérant. "Ils ne veulent pas prendre le risque, c'est compréhensible. De toute façon, ça ne va pas être bon. On n'avait pas besoin de ça", se désole-t-il au micro d'Europe 1.

À quelques kilomètres d'ici, un camping deux étoiles est quasiment désert, au grand dam de Sabine, la gérante. Au début de la saison, "c'était bien reparti, on avait beaucoup d'étrangers, on avait le temps, on avait les étrangers, on avait vraiment ce qu'on n'avait plus depuis deux ans", insiste-t-elle. "Là, plus personne ne vient, ce qui paraît complètement évident puisqu'on ne peut plus rien faire : ils ne peuvent plus aller se balader, beaucoup de choses sont fermées, etc."

Les derniers touristes restent alertes

Les vacanciers qui décident pour l'instant de rester sont sur le qui vive. Mauricette s'apprête à replier bagage à tout moment. "On ne sort pas, on reste tranquillement, on attend", raconte-t-elle. "La voiture est dans le sens du départ si jamais on devait partir. On prévoit de toute façon, on est à l'abri de rien."

Rien que lundi, plus de 16.000 personnes ont dû être évacuées.

Le camping des Flots bleus, du film Camping, entièrement détruit

Pour Fabien Onteniente, le réalisateur de la célèbre saga avec Franck Dubosc, c'est une catastrophe. "Ça me fend le cœur. Nous y étions mardi parce que j'ai été voir le nouveau film de Franck Dubosc, en présentation à Biscarrosse, donc on n'était pas loin. On voyait des fumées noires et on priait pour que ça ne se rapproche pas du camping. Et puis le vent a tourné. Malheureusement, c'est comme une forêt d'allumettes là-bas, c'est tellement sec.

Ça me bouleverse. Je pense aux habitants du coin que je connais. J'en connais pas mal. C'est devenu tellement un lieu un peu culte que les gens s'arrêtent même pour y faire des photos devant le fronton du camping. Mais je pense à tous les campings autour aussi. Ils sont dans la même situation. Je pense aussi aux habitants du Pilat, aux gens qui tiennent des restaurants, qui sont souvent des cabanes en bois, très belles, mais qui sont propres à brûler très rapidement aussi. C'est une situation d'une grande tristesse."