Une nuit d’enfer et un lendemain qui pleure. Voilà ce qu’ont vécu les habitants de la Faute-sur-Mer les 27 et 28 février 2010 lorsque la tempête Xynthia a frappé cette commune de Vendée. François Anil, un habitant interrogé dix ans plus tard par Europe 1, raconte la montée des eaux dans son salon. "Quand on a vu l'eau arriver, c'était une dizaine de centimètres. On a eu le temps d'attraper un bac en plastique où on a mis des vêtements de rechange, des papiers, les téléphones, quelques gâteaux et puis on s'est installés sur notre buffet et on a attendu toute la nuit", se remémore-t-il.
"La fenêtre avait explosé donc des meubles flottaient partout dans la pièce", poursuit François Anil. "On a attendu qu'il fasse jour, on avait de l'eau à hauteur de la taille. Les portables ne passaient plus donc on ne pouvait appeler personne", se souvient-il.
"Ma femme m'a demandé s'ils étaient tous morts parce qu'on n'entendait plus rien"
Le lendemain, François Anil et sa femme voit passer des pompiers. "Ils nous ont dit de rester là, de ne pas bouger et qu'ils viendraient nous chercher plus tard parce que plus loin, c'était terrible", explique cet habitant. "On a compris qu'il y avait beaucoup plus d'eau que chez nous. Ma femme m'a regardé et m'a demandé s'ils étaient tous morts parce qu'on n'entendait plus rien, il n'y avait aucun bruit", se rappelle-t-il avec émotion.
Un silence de mort, en effet. La tempête Xynthia a laissé 47 victimes dans son sillage en France dont 29 dans la seule commune de la Faute-sur-Mer, sur le littoral vendéen. Un hommage sera rendu dimanche en présence d’Elisabeth Borne, la ministre de la transition écologique et solidaire.