Après Marseille, au tour de Dijon, Paris, Lyon et Lille de faire place nette au trafic de drogue. Ces opérations XXL anti-drogue voulues par l'exécutif doivent permettre de lutter contre les dealers. À Roubaix, dans la métropole Lilloise, cette démonstration de force laisse les habitants de marbre. Dans une des rues du quartier de la Pile, un tableau se répète. D'un côté de la rue, des fourgonnettes de police et de CRS stationnent, tandis qu'en face, une dizaine de jeunes attendent et tiennent les murs.
Pour Hugo, habitant du quartier, cette nouvelle opération n'est qu'un énième coup de communication. "Moi je me sens complètement abandonné. Je ne vois pas quelles sont les solutions", explique-t-il au micro d'Europe 1 avant d'ajouter. "Les dealers clairement sont installés. Ils sont en mode impunité 0. Ils contrôlent la rue et font ce qu'ils veulent quand ils veulent. J'ai dû changer mes poubelles par exemple car ils me les prenaient tout le temps. La police même m'a dit de me taire, d'aller doucement avec eux, car ça pouvait me mettre en danger", se désespère-t-il.
"On n'a qu'une envie, c'est de partir"
"Alors, mon quotidien, c'est désormais d'ignorer les trafiquants" souligne-t-il. On évite de passer devant les points de deals explique pour sa part, Céline, juste à côté. "C'est une grosse plaque où il y a toujours des gens, des voitures qui passent jusqu'à 4 heures du matin… C'est tout le temps. Ça fait cinq ans qu'on est dans le quartier et on n'a qu'une envie, c'est de partir. On espère que ça va bouger, on verra bien", tempère-t-elle.
"Mais on n'y croit pas trop, souffle cette habitante", qui n'ose plus sortir de chez elle le soir par crainte de déranger les dealers.