Les forces de sécurité mobilisées par l'opération Sentinelle sont-elles devenues des cibles privilégiées pour les terroristes ? La question s'est posée après que six militaires ont été visés par une voiture bélier le 11 août à Levallois-Perret. Ces derniers mois, d'autres attaques du même types se sont produites, principalement contre des militaires et gendarmes : sous la Tour Eiffel début août, mi-juin sur les Champs-Elysée ou encore au Carrousel du Louvre au mois de février. Interrogé mardi sur RMC, Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur, a annoncé que le dispositif allait être repensé en conséquence pour davantage de "mobilité".
Des postes fixes et des postes souples. "Je crois que ça sera l'objet du prochain conseil de Défense [prévu le 30 août, ndlr]. Nous allons redéfinir le dispositif, de manière à le rendre plus mobile", a déclaré le locataire de la place Beauvau. "C’est-à-dire faire en sorte que l'on n'ait pas un dispositif de 7.000 personnes qui soit sur des postes fixes, mais peut-être 3.500 dans des postes définis, et 3.500 dans des postes plus souples, de manière à pouvoir garantir, par exemple, la braderie de Lille", a-t-il expliqué.
Déployée au lendemain des attentats de janvier 2015, l'opération Sentinelle a mobilisé jusqu'à plus de 10.400 militaires. Depuis février 2017, ils sont encore 7.000 répartis sur l'ensemble du territoire, essentiellement pour des missions de patrouille et de surveillance.
Jusqu'à 10.000 policiers supplémentaires. L'objectif du gouvernement : "repositionner le dispositif en fonction des grands événements", souligne Gérard Collomb. Une partie des effectifs pourrait donc, à l'avenir, être envoyé pour couvrir une manifestation particulière. Le ministre a en outre rappelé la volonté du président d'honorer sa promesse de campagne, à savoir la création de 10.000 postes de policiers supplémentaires d'ici la fin du quinquennat. Sur ce chiffre, 2.500 à 3.000 devraient voir le jour chaque année entre 2018 et 2019, a précisé Gérard Collomb.