C’est l’un des engagements du gouvernement pour calmer la fronde des agriculteurs. Bruno Le Maire a promis de sévir contre les industriels et la grande distribution qui trichent sur la provenance des produits. Parfois, un drapeau ou une carte de France collés sur une barquette de fruits suffit pour tromper le consommateur. Plus de 10.000 contrôles seront réalisés cette année par la DGCCRF, avec des amendes pouvant aller jusqu’à 10% du chiffre d'affaires, pour les opérateurs en infraction. Mais, concrètement, comment les agents de la répression des fraudes repèrent-ils ce genre d’anomalies ?
Éplucher les factures
Les investigations portent sur l’ensemble de la chaîne : les producteurs, les coopératives, les grossistes et la grande distribution. Parmi les techniques d’enquête, il y a les prélèvements sur les produits. "Par exemple, sur le miel, on peut apercevoir qu’il provient de certaines fleurs qui n’existent pas en France. Donc ça voudrait dire que le produit n’est pas Français, s’il a été estampillé de la sorte", explique Marie Suderie, porte-parole de la répression des fraudes.
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Une autre technique, plus classique, consiste à éplucher les factures des professionnels. "Par exemple, il y a eu un cas sur de l’huile d’olive annoncée 'Vallée des Baux-de-Provence' et lorsqu’on a vérifié la comptabilité, on s’est aperçu que les produits venaient en fait d’Espagne", raconte-t-elle au micro d'Europe 1. L’an dernier, la répression des fraudes a détecté au moins une anomalie concernant l’origine des légumes dans plus d’un quart des établissements visités. Et ces contrôles sont d’autant plus importants que les consommateurs plébiscitent les produits locaux, pour soutenir les agriculteurs, ou parce que l’origine France d’un aliment est un gage de qualité.