Le gouvernement a arrêté lundi une série de mesures pour la reconstruction de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, ravagées en septembre par l'ouragan Irma, qui portent selon Matignon à au moins 370 millions d'euros l'engagement financier de l'État en faveur de ces deux îles.
Un 5e comité interministériel s'est tenu lundi pour dresser le bilan de la situation. Six mois après le passage d'Irma, "la situation à Saint-Martin et Saint-Barthélemy s'est normalisée avec le retour de tous les services publics essentiels", notent les services du Premier ministre dans un communiqué. "En prenant en compte l'ensemble des dépenses faites pour gérer l'urgence et soutenir économiquement les entreprises, les particuliers et les collectivités, l'engagement financier non-remboursable de l'État et de ses opérateurs en faveur de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy atteindra 370 millions d'euros minimum, soit près de 10.000 euros par habitant", écrit Matignon.
66,4 millions d'euros pour les infrastructures publiques. L'État financera notamment un tiers des investissements de Saint-Martin pour la reconstruction des infrastructures publiques (écoles, réseaux...) pour un montant de 66,4 millions d'euros. Un prêt bonifié pourra également être octroyé à la collectivité et l'Etat lui laissera "un droit de tirage exclusif sur les 46 millions du Fonds de solidarité de l'Union européenne" (FSUE), indique la délégation interministérielle. Les travaux doivent notamment porter sur la reconstruction des écoles et collèges endommagés, du centre hospitalier ou d'équipements sportifs.
Toujours des difficultés sur le réseau de téléphonie mobile. Six mois après le passage d'Irma, les réseaux (eau, électricité...) "sont rétablis, les administrations fonctionnent et les écoles sont en mesure d'accueillir tous les élèves présents sur les deux îles", souligne Matignon. Des difficultés subsistent en revanche sur le réseau de téléphonie mobile, ce qui impacte les entreprises. L'État a par ailleurs soutenu économiquement les particuliers et les entreprises pour éviter l'effondrement de l'économie locale - adaptation du dispositif de chômage partiel sur les deux îles, moratoire d'un an sur les cotisations sociales patronales... - pour un montant de plus de 140 millions d'euros.
Un coût total des dégâts estimé à 1,83 milliard d'euros. Le passage du cyclone le plus puissant jamais observé dans les petites Antilles a causé la mort de 11 personnes et endommagé la quasi-totalité des bâtiments des deux îles. "Le coût total des dégâts assurés est estimé à 1,83 milliard d'euros, un chiffre considérable pour des îles qui comptent aujourd'hui moins de 40.000 habitants", souligne la délégation interministérielle. Les deux collectivités ont par ailleurs présenté lundi leurs mesures pour préparer la prochaine saison cyclonique. Saint-Barthélemy, où les principales infrastructures "étaient opérationnelles dans les 48h", "reconduira pour l'essentiel son plan de préparation cyclonique, rodé depuis plusieurs années". Saint-Martin a prévu de créer d'ici juin "de nouveaux abris pour sécuriser la population précaire" et de constituer des stocks de vivres et de matériel.