Après s'être vu refuser sa troisième demande de mise en liberté lundi, Patrick Balkany démarre un nouveau chapitre de son aventure judiciaire avec l'ouverture ce mercredi de son procès en appel pour fraude fiscale. Un volet pour lequel le maire de Levallois-Perret avait été condamné en première instance à une peine de 4 ans de prison avec incarcération immédiate, tandis que sa femme, Isabelle Balkany, absente au moment du procès suite à une tentative de suicide, avait écopé de 3 ans de prison.
Patrick Balkany dans le box, Isabelle sur le banc des accusés
Mais cette fois-ci, Isabelle Balkany fera bien face aux juges : depuis l'incarcération de son époux à la prison de la Santé il y a trois mois, l'adjointe au maire de Levallois s'est semble-t-il rétablie, et a même pris l'intérim de son mari. Pour autant, le couple ne sera pas réuni physiquement puisque Patrick Balkany va comparaître dans le box des accusés, en situation de détenu. "Ce qui est totalement inhabituel et véritablement insolite dans un dossier de cette nature", rappelle le nouvel avocat du maire, Me Romain Dieudonné.
En septembre dernier, le tribunal avait jugé coupable les époux Balkany de tous les faits de fraude fiscale qui leur étaient reprochés. Le parquet national financier et le fisc, qui avait porté plainte en 2015, reprochent aux Balkany de n'avoir pas payé d'impôt sur la fortune (ISF) entre 2010 et 2015, malgré des actifs estimés à 16 millions d'euros annuels minimum. Mais également d'avoir déclaré des revenus amplement sous-évalués entre 2009 et 2014. Au total, les sommes éludées sont estimées à plus de 4 millions d'euros d'impôts sur le revenu et la fortune.
Une décision le 18 décembre, avant un autre procès en février 2020
La justice devra rendre son verdict le mercredi 18 décembre dans la matinée pour ce premier volet de fraude fiscale. Quant aux second procès en appel pour "blanchiment aggravé de fraude fiscale", il aura lieu en 2020, du 3 au 19 février. Patrick Balkany, qui a annoncé son intention de se lancer dans la course à sa propre succession aux municipales de mars 2020, a été condamné dans ce volet à cinq ans de prison, et dix ans d’inéligibilité.