La plateforme d'orientation post-bac Parcoursup a ouvert ce mercredi pour les centaines de milliers d'élèves en Terminale partout en France. Mais dans certaines régions, comme les zones rurales, les élèves pour la plupart s'autocensurent dans leurs choix. Un constat relevé par l'association Article 1 qui intervient dans les classes, qu'Europe 1 a suivie.
Le marathon Parcoursup commence, pour les Terminales et étudiants en réorientation. Ils peuvent s’inscrire dès ce mercredi sur la plateforme. Un parcours du combattant pour les lycéens défavorisés qui vivent en zone rurale, ou en zone périphérique éloignée des grands centres urbains. Par manque d’informations, de moyens ou de confiance, certains s’autocensurent sur leurs choix de formation.
"Mes parents me voient mal partir loin"
D’après un récent sondage, publié par l’institut Viavoice et six associations d'orientation, près de 60% des jeunes ruraux issus de milieux défavorisés ne se sentent pas capables d’obtenir une licence. Au lycée Auguste Béhal à Lens, l'association Article 1, intervient auprès de Terminales pour les guider sur Parcoursup et les faire réfléchir sur leurs souhaits d’orientation.
Marine Lucas, coordinatrice de l’association, s’adresse à la classe. Face à elles, chaque élève se place à gauche ou à droite en fonction de sa réponse. Yanis a rejoint le deuxième groupe. "En fait, c'est plus pour mes parents. Ils me voient mal partir loin donc ça me limite un peu dans mes choix d'orientation", confie le jeune homme.
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Autocensure
L’environnement familial, mais aussi l’inaccessibilité en transports pour rejoindre les grandes villes et le manque de moyens ou encore manque de confiance… Les freins sont nombreux. Dans ce lycée, rares sont ceux qui quittent le département. "Le bassin minier lensois est quand même très paupérisé. Dès que l'on parle études supérieures dans l'inconscient collectif, ça entraîne des frais. Et l'autre frein à cette mobilité, c'est cette fameuse zone de confort qui fait que les élèves préfèrent rester dans un entre-soi et dans ce qu'ils maîtrisent le mieux", détaille Valérie Probst, conseillère principale d’éducation.
Lucie renonce par exemple à une licence en langues étrangères dans la capitale. "Vu que je veux devenir hôtesse de l'air, c'est vrai que Paris, ce serait vraiment parfait pour moi. Faire des stages ou même pour être embauché le plus rapidement. Mais on est toujours bien chez papa maman pour économiser et plus tard avoir ma maison", explique l'élève. Au cours de l’atelier, les intervenantes multiplient les conseils, notamment sur les aides et les bourses pour financer études et logements. Les élèves ont jusqu’au 14 mars pour formuler leurs vœux.