À l'entrée du périphérique parisien, déjà saturé en cette fin d'après-midi, Hassane soupire au volant de sa berline blanche. Pour ce conducteur quotidien, le passage à 50km/h sur l'axe le plus embouteillé de France, annoncé par la Ville de Paris dans son plan Climat, est une hérésie. "C'est l'enfer. Déjà on est à 70 et ça bouchonne partout, mais là si on passe à 50, ce sera la catastrophe".
"Ça va obliger les gens à traverser Paris"
Colère partagée par Adbel, chauffeur VTC, qui habite à plus de 30km de la capitale et qui subit déjà les bouchons tous les matins. "Pour aller à Paris, il faut que je passe très tôt le matin, sinon c'est mort. Cette mesure va occasionner beaucoup de bouchons et ça ne va pas résoudre de problèmes", estime-t-il.
Philippe, chauffeur taxi, est, lui aussi, remonté contre ce qu'il perçoit comme une politique anti-voiture d'Anne Hidalgo. "Je pense qu'on devrait fluidifier la circulation. Plus ça va, plus ça coince. Il ne faut pas entraver la liberté de circulation des gens", lance-t-il.
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En parallèle, la mairie de Paris veut également réserver une voie pour les bus et les covoiturages. Les mains sur le volant de sa citadine, Youri ne comprend pas l'intérêt de la mesure. "Si on enlève une voie, on va faire du surplace. Et ça va obliger les gens à traverser Paris, donc plus de monde à Paris. Il faut dire à Anne Hidalgo qu'on a besoin de rouler". Déjà souvent en retard chez ses clients, ce livreur craint que ce nouveau coup de frein sur le périphérique ne transforme son quotidien en cauchemar. Tous partagent le sentiment que les annonces de ce mercredi constituent une étape supplémentaire vers la suppression des voitures à Paris.