Quels jeux vidéo choisir sur le gargantuesque menu de fin d'année ? Malgré l'inflation, les gamers français sont venus nombreux à l'ouverture de la Paris Games Week pour tester les nouveautés d'une industrie qui espère réaliser un exercice 2023 de haute volée.
"Pas mal de variété"
Casque vissé sur la tête devant l'une des nombreuses bornes mises à disposition par le plus grand salon français du secteur, Teddy Petilaire, 46 ans, a déjà fait son arbitrage budgétaire : le prochain "Naruto", adaptation du manga phénomène qui arrive mi-novembre, et "Final Fantasy VII Rebirth", deuxième volet du remake du célèbre jeu de rôle des années 1990, dont la sortie est prévue pour février 2024. "C'est vrai que, cette année, il y a pas mal de variété", souffle le quadragénaire, venu avec son fils et son neveu au salon, qui se tient jusqu'à dimanche à la porte de Versailles.
Depuis le mois de septembre, les blockbusters ne cessent de s'accumuler sur les étals : "Starfield" (Microsoft), "FC 24" (EA Sports), "Assassin's Creed Mirage" (Ubisoft), "Super Mario Wonder" (Nintendo)... avant "Call of Duty: Modern Warfare 3" (Activision) ou encore "Avatar : Frontiers of Pandora" (Ubisoft). Sans parler de "Spider-Man 2" (Sony) qui s'est déjà écoulé à plus de 2,5 millions d'exemplaires, devenant ainsi le jeu vidéo le plus rapidement vendu de l'histoire de la console PlayStation 5 au cours des 24 premières heures après sa sortie fin octobre. "Je kiffe le jeu à mort !", s'enthousiasme auprès de l'AFP Dan Mazarin, 13 ans, venu se prendre en photo avec le tee-shirt de l'homme-araignée en compagnie des statues à l'effigie des deux héros costumés de la série Marvel, Peter Parker et Miles Morales.
Une ligne éditoriale à forte composante manga
Si la Paris Games Week n'est pas le lieu des grandes annonces de nouveaux titres, le salon reste important pour les gamers français, qui ont l'opportunité de tester les jeux de la fin d'année et les sorties à venir pour 2024. "Autour de 200.000 visiteurs" au minimum sont attendus pour cette édition, selon les organisateurs. Les trois grands constructeurs de consoles (Microsoft, Sony et Nintendo) sont ainsi de la partie, à l'instar d'éditeurs majeurs comme Ubisoft, Bandai Namco, Capcom ou Square Enix, avec des stands dédiés.
Alors que les budgets des joueurs ne sont pas illimités, d'autant plus dans un contexte d'inflation, comment faire pencher la balance sur ses produits quand on est éditeur ? Au-delà du jeu de combat "Tekken 8", attendu pour janvier, Bandai Namco mise par exemple sur une ligne éditoriale à forte composante manga pour se différencier de la concurrence, explique Olivier Reocreux, chef de produit France/Benelux de l'éditeur japonais.
"Année post-covid"
Alors que 2023 a commencé en fanfare avec les sorties de "Harry Potter Hogwarts Legacy" ou du nouveau "Zelda", se dirige-t-on vers une année record pour le secteur ? "C'est clair qu'en termes de qualité et quantité de jeux, on est dans une année merveilleuse. C'est la beauté de cette année post-covid : tous les studios ont maintenant la capacité de produire tous les jeux qu'ils avaient en développement", souligne auprès de l'AFP Cédric Mimouni, responsable de Xbox pour l'Europe du Sud.
Ralenti notamment par les difficultés d'approvisionnement en composants pour les nouvelles consoles, le marché français du jeu vidéo a connu une légère baisse en 2022: -1,6% sur un an, avec un chiffre d'affaires de 5,5 milliards d'euros. Or, "depuis février, toutes les consoles de nouvelles générations (PS5, Xbox Series...)" ne souffrent plus de pénuries, "c'est ce qui a pu amener les dernières nouveautés" à se multiplier, indique Charlotte Massicault, directrice des produits multimédias chez le distributeur Fnac-Darty, pour qui 2023 sera l'une "des plus grosses années" que l'industrie ait jamais connue.