Après les blocages routiers, le bras de fer judiciaire : le leader des forains Marcel Campion conteste mardi devant la justice la décision du Conseil de Paris de supprimer le marché de Noël des Champs-Élysées qu'il exploite depuis sa création en 2008.
Une procédure d'urgence. Marcel Campion, via sa société Loisirs Associés, avait saisi le 7 novembre le tribunal administratif de Paris en référé, une procédure d'urgence, après deux jours d'opérations escargot aux abords de Paris, qui avaient fortement perturbé le trafic sur différents axes autoroutiers et le périphérique.
La suppression du marché de Noël. Au cœur du conflit, la décision du Conseil de Paris, votée à l'unanimité début juillet, de ne pas reconduire une convention d'occupation du domaine public signée en 2015 avec Marcel Campion, d'une durée de deux ans renouvelable deux fois. Le leader forain n'a donc pas pu installer ses chalets début novembre sur les Champs-Élysées.
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Des produits "médiocres". La mairie de Paris a mis en avant "la qualité médiocre des animations et des produits vendus" pour justifier sa décision. Il ne s'agit pas d'un "motif d'intérêt général suffisant", ont répondu les avocats de Marcel Campion dans leur requête. Me Jérémie Assous et Me Marie-Alix Canu Bernard se sont également étonnés de "ce revirement aussi soudain qu'inexpliqué, arbitraire et brutal" de la Ville de Paris qui, dans un document interne daté de 2016 et cité dans la requête, se félicitait d'une "réelle amélioration d'année en année".
Des conséquences "extrêmement préjudiciables". Les requérants ont rappelé que la société Loisirs Associés, dont l'exploitation du marché de Noël constitue l'unique activité, a investi "plus de 2,8 millions d'euros" sur six ans, la durée maximale de la convention. La suppression du marché de Noël "aurait des conséquences extrêmement préjudiciables et mêmes définitives pour la société", ont-ils souligné.
La Grande roue, nouvelle affaire. La tension entre les deux parties est montée crescendo en fin de semaine dernière avec l'annonce jeudi par la mairie de Paris de son intention de chasser aussi la "Grande Roue" de la place de la Concorde, propriété du leader forain, à compter de 2018. L'imposant manège vaut d'ailleurs depuis vendredi à la Ville de Paris une mise en examen pour favoritisme, un dossier dans lequel Marcel Campion a déjà été mis en examen fin mai. Un juge d'instruction s'interroge sur la convention octroyée en 2015 à Marcel Campion par la municipalité pour installer sa Grande Roue sur la prestigieuse place.