Un nouveau serrage de vis pour la pratique de la trottinette électrique à Paris. Pour éviter de nouveaux drames, comme celui qui s'est produit la semaine dernière boulevard des Italiens à Paris, les opérateurs - Dott, Lime et Tier - ont annoncé ce jeudi interdire leur utilisation aux mineurs dès le lundi 28 novembre. Lors d'une conférence de presse, ces opérateurs ont annoncé qu'ils vont désormais demander à leurs clients de scanner leur carte d'identité : l'interdiction des trottinettes aux mineurs reposait jusqu'ici sur une simple déclaration.
Les 15.000 trottinettes parisiennes vont également être équipées d'une plaque d'immatriculation sur le pare-boue arrière, comme à Grenoble ou en Allemagne, et les exploitants se proposent de financer une expérimentation de vidéo-verbalisation. L'objectif est de faciliter la verbalisation des utilisateurs qui grillent les feux ou roulent à deux.
Limitation à 10 km/h à Paris
Fin septembre, la mairie de la capitale avait menacé Lime, Dott et Tier de ne pas renouveler leur contrat en février 2023. Entre les accidents et les usagers circulant à deux ou sur les trottoirs parsemés de trottinettes mal garées, Paris s'interroge sur le "rapport coût/bénéfices" des trottinettes, ainsi que sur leur "coût environnemental", avait indiqué David Belliard, l'adjoint aux mobilités et à la voirie.
L'année dernière, la Ville de Paris a limité la vitesse des trottinettes en libre-service à 10 km/h dans 700 zones de la ville pour tenter de réduire le nombre d'accidents sur les routes. La mortalité des utilisateurs de trottinettes électriques était déjà en forte hausse en 2021, avec 22 décès enregistrés contre dix en 2019 et sept en 2020.
"Ça nous enlève une part de liberté"
Dernièrement, les élus de gauche et du centre de Paris souhaitaient réguler "sévèrement" l'usage de ces moyens de locomotion qui s'est fortement développé ces derniers temps. La présidente du groupe MoDem Maud Gatel demandait même "l'interdiction d’utilisation aux mineurs comme ça se fait dans d’autres villes, notamment à Lyon".
Dans la préfecture du Rhône, la ville avait pris cette décision en septembre dernier en réponse à un drame survenu le 22 août, dans lequel deux mineurs avaient perdu la vie. Une décision qui n'avait pas vraiment plu aux usagers. "En fin de journée, au moment d'aller au foot, je vais prendre une trottinette. Quand j'ai essayé, ça me disait qu'il fallait mettre une carte d'identité", racontait Enzo au micro d'Europe 1. "C'est frustrant un peu. Ça nous enlève aussi une part de liberté puisqu'on ne peut plus se déplacer quand il n'y a pas de bus ou de transport direct", avait-il ajouté.