Plusieurs campements situés en bordure du périphérique dans le nord de Paris ont été démantelés et plus de 200 migrants, dont plusieurs dizaines de familles, évacués jeudi matin, a constaté une journaliste de l'AFP.
L'opération, coordonnée par la Préfecture de région et l'association France Terre d'Asile, a débuté vers 7 heures au niveau de la porte d'Aubervilliers (19ème arrondissement) et s'est déroulée dans le calme. Les hommes seuls devaient être acheminés vers des centres d'accueil et d'examen de la situation (CAES) d'Île-de-France et les familles vers des centres d'accueil de jour à Paris en attendant une solution d'hébergement.
"Dans trois jours, 70% du campement sera rempli"
Au moins 200 autres migrants ont quitté les lieux d'eux-mêmes, sans embarquer dans un des six bus affrétés par les autorités, et attendaient non loin que les services de propreté de la ville de Paris terminent leur travail de nettoyage. "Certains vont revenir dès ce soir. Ils ont l'habitude, ils rangent leurs affaires calmement, plient leurs tentes pour revenir plus tard. C'est bis repetita. Dans trois jours, 70% du campement sera rempli, donc la moitié des migrants a préféré ne pas prendre les bus", a expliqué Yann Manzi, cofondateur de l'association d'aide aux migrants Utopia 56.
"Un logement pour tous, c'est bien mais nous demandons déjà des campements dignes, aux normes HCR [Haut commissariat pour les réfugiés de l'Onu] avec des toilettes, de l'eau, l'accès aux médecins, de la nourriture", a-t-il ajouté.
Des migrants épuisés par la canicule
Des dizaines de familles avec enfants ainsi que des couples figuraient parmi les personnes évacuées. "Nous sommes arrivés en février et nous en sommes à notre troisième évacuation", raconte un couple de Somaliens, tous deux âgés de 25 ans. "Ma femme est épuisée et a fait plusieurs fausses-couches", explique le jeune homme dans un parfait anglais.
Plus loin, une famille avec quatre petites filles attend le bus, en quête de repos et de fraîcheur pour échapper à la canicule. "Les enfants sont épuisées à cause de la chaleur, on espère qu'elles vont pouvoir se reposer au frais", explique le père de famille afghan, en donnant à boire du lait à ses enfants encore endormies. Environ un millier de migrants ont été évacués depuis avril de divers campements situés dans le nord de Paris lors d'opérations similaires.