La musique électro résonnera désormais toute la nuit à la Concrete, la boîte de nuit parisienne installée sur une péniche du 12ème arrondissement. L'établissement devient le premier en France à obtenir une "licence 24 heures", rapporte le magazine Trax mercredi.
Déjà un marathon de 28 heures prévu. À l'instar des boîtes de nuit de Londres, de Berlin ou d'Amsterdam, Concrete, qui s'est imposée comme le lieu incontournable des amateurs de musique électronique, pourra rester ouverte toute la nuit. Mais conscient des besoins de ses clients qui travaillent le lundi, il continuera de fermer vers 2 heures du matin le dimanche. Pour ceux qui n'ont pas l'intention d'aller se coucher, l'établissement a déjà annoncé la tenue d'un événement de 28 heures intitulé "samedimanche" qui se tiendra du samedi à 22h au lundi à 2 heures du matin les 1er et 2 avril.
De la musique non-stop. C'est une première en France car la loi oblige les night-clubs à fermer leurs portes à 7 heures du matin. "La Concrete devait fermer à 6h40, et arrêter de servir des boissons une heure et demie avant", explique Aurélien Dubois, son cofondateur à Trax. Les danseurs ne pouvaient réintégrer la piste qu'après une période de battement. "C'était vraiment frustrant parfois de couper la musique quand la 'vibe' était à son apogée", a expliqué le programmateur Brice Coudert au site spécialisé Resident advisor.
Un "plan global" de développement des activités nocturnes. Après un an et demi de tractation, l'établissement a obtenu la fameuse "licence 24 heures" de la part de la préfecture de police. Un projet dans lequel la mairie de Paris s'est également investie. "Ce que nous souhaitons, c'est adapter les modes de vie, parce qu'il y a une demande pour que les choses ne s’arrêtent pas, pour que les gens puissent continuer à faire la fête", a détaillé Frédéric Hocquard, conseiller et délégué chargé de la nuit à l'hôtel de ville à Trax. "La licence de Concrete s'inscrit dans un plan plus global, qui recoupe également l'ouverture des parcs la nuit."
"Une vraie ouverture d’esprit". "C'est un beau message, cela signifie que les politiques ont compris la force et l'importance de notre secteur au niveau touristique et culturel. J'ai le sentiment qu’il y a une vraie ouverture d'esprit au niveau des institutions et des administrations", déclare Aurélien Dubois.
Mais cette autorisation ne va pas sans contre-parties. La Concrete devra poursuivre ses efforts en faveur du respect des riverains, ses campagnes de prévention (sur l'alcool, la drogue et les MST notamment) et le respect du personnel en embauchant pour que l'augmentation ne pèse pas sur les conditions de travail des salariés actuels. Une première autorisation qui ouvre néanmoins la voie à d'autres établissements puisque le conseiller parisien s'est dit prêt à étudier toutes les demandes des autres établissements pour obtenir à leur tour une "licence 24 heures".