Une chaîne humaine de médecins démissionnaires s’est formée dimanche, en milieu de journée, aux abords de l'hôpital Robert Debré, dans le 19ème arrondissement de Paris. Plusieurs d'entre eux ont choisi de renoncer il y a plusieurs semaines à leurs fonctions administratives pour dénoncer la précarisation de l’hôpital public. Environ 200 médecins et infirmiers, mais aussi des patients, ce sont donnés la main autour de l’imposant bâtiment blanc de cet établissement.
"Cette chaîne humaine est très symbolique, elle représente l’attachement que nous avons - vous en tant qu’usagers ou citoyens, et nous en tant que personnel hospitalier -, à protéger cet hôpital public contre la casse qu’il est en train de subir depuis vingt ans", a expliqué au microphone la cardiologue Cherine Benzouid.
Chaîne humaine et klaxons solidaires à @HopRobertDebre#GreveGenerale#greve2fevrierpic.twitter.com/jAEFKGytJd
— Anaïs Gournay (@Anais_gournay) February 2, 2020
Laurent, infirmier dans cet établissement, est ravi de voir des citoyens en bonne santé se mobiliser autour de cette initiative. "On ne le fait pas que pour nous, les soignants. Il s’agit aussi d’améliorer la qualité des soins, pour les enfants par exemple […], que l’on puisse discuter avec eux au lieu de rester trois minutes parce que l’on a d’autres soins à faire", s’agace-t-il.
"Il s'agit maintenant de savoir si la population veut défendre l’hôpital"
Le professeur André Grimaldi, diabétologue à la Pitié-Salpêtrière, est venu en voisin dénoncer une situation alarmante. "J’ai vu, à la Pitié-Salpêtrière, des chimiothérapies et des interventions chirurgicales reportées", raconte-t-il. "Il s’agit maintenant de savoir si la population veut défendre l’hôpital. Les mesures prises par le gouvernement sont totalement insuffisantes", déplore-t-il. Et tous se sont donnés rendez-vous le 14 février prochain, pour une grande journée d’action nationale pour la défense de l’hôpital public.