Le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’intérieur, Laurent Nuñez, a mis en garde lundi les "gilets jaunes". Les blocages prévus samedi prochain, 17 novembre, par les automobilistes protestataires non déclarés seront considérés comme illégaux et seront sanctionnés, a-t-il fait savoir. Une semonce derrière laquelle transparaît l'inquiétude du gouvernement, estime Jean-Michel Aphatie. "Les revendications sont floues. Ils s'organisent dans une forme de désorganisation. C'est un mouvement que l'on n'a jamais connu et qui effraye le gouvernement", pointe-t-il mardi, au micro de Pierre de Vilno sur Europe 1.
Un mouvement "dépassé par la colère". "Il n'y a pas de leader repéré, il n'y a pas d'organisation pour l'encadrer, les mots d'ordre sont flous", souligne l'éditorialiste. "Le samedi 17 novembre, pour la France qui a une longue pratique des conflits sociaux, c'est un saut dans l'inconnu", analyse-t-il. "Ce qui trouble, ce sont les buts poursuivis. On a l'impression que le point de départ, qui était la protestation contre le prix de l'essence, est dépassé par la colère, la rancœur qui s'exprime", relève Jean-Michel Apathie. "Il n'y a pas de perspective à ce mouvement. Le 17 novembre et après ? Rien n'est planifié, personne ne sait ce qui va se passer après".
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Un risque de blocage massif ? L'éditorialiste pointe également une inconnue quant à la forme même que va prendre ce mouvement de protestation. "On parle de blocages, plus d'un millier de blocages d'après les cartes qui sont publiées sur Internet. Blocage de quoi ? Des routes et des rocades autour des grandes-villes. Mais si ça n'est pas bien organisé, on bloquera aussi des ambulances et des camions de pompiers qui porteront secours à des gens en difficultés. C'est une très lourde responsabilité", martèle-t-il.
Alors que l'un des leaders franciliens du mouvement a indiqué dans les colonnes du Monde que l'objectif tacite du mouvement était de "marcher sur l'Elysée", Jean-Michel Aphatie dénonce un "sentiment putschiste". "Le gouvernement est tétanisé par ce mouvement", conclut-il.