La colère des médecins généralistes et de leurs syndicats gronde, alors que les premiers ne peuvent pas commander de vaccins AstraZeneca cette semaine. C'est dans une note envoyée dimanche par le ministère de la Santé que la mauvaise surprise a été annoncée à ces professionnels, qui doivent laisser les doses du vaccin aux pharmaciens. "Pour la semaine du 8 mars, la commande ne sera ouverte que pour les besoins propres des officines, il ne sera pas possible de prendre des commandes pour les médecins compte tenu du nombre de doses livrées par AstraZeneca (environ 28.000 flacons disponibles à la commande)", explique ainsi le ministère dans sa note.
"C'est incompréhensible pour les médecins généralistes", réagit Jacques Battistoni, le président du syndicat de médecins généralistes MG France, mardi sur Europe 1.
MG France réclame la démission de Jérôme Salomon
"Nous nous sommes organisés et nous avons eu besoin d'un peu de temps pour le faire, parce qu'il fallait impérativement appeler nos patients et constituer des listes. Et aujourd'hui, alors que nous sommes prêts à vacciner, que nous avons des carnets de rendez-vous pleins, on nous dit : 'Attention, cette semaine vous n'aurez pas de doses. Et d'ailleurs, puisque vous ne vaccinez pas beaucoup, on donne la vaccination aux pharmaciens'", déplore-t-il.
Selon le ministère, cette restriction est en effet la conséquence de l'ouverture de la vaccination en pharmacie "à compter de la semaine du 15 mars", et même dès la fin de cette semaine "dans les 18 départements à la plus forte circulation épidémique".
"Cette politique est tout simplement incohérente"
Comme MG France, plusieurs syndicats de médecins réclament donc la démission du directeur général de la Santé Jérôme Salomon. "Cette politique menée par la Direction générale de la santé est tout simplement incohérente et nous, les médecins généralistes, ne nous y retrouvons absolument pas", justifie Jacques Battistoni. "Je crois que la confiance est rompue aujourd'hui. On a besoin de la retrouver. De toute façon, on est condamnés à travailler ensemble. Mais il faut nous assurer que l'on ne va pas nous refaire ce coup-là, d'accélérer le dimanche et de freiner le dimanche soir pour ne pas avoir de doses le lundi."
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Alors que 19.000 médecins sont allés chercher les doses de vaccins chez le pharmacien la semaine dernière, contre 29.000 la semaine précédente, Jacques Battistoni refuse d'y voir un manque de volonté des médecins. Pour lui, cet écart s'explique par "ceux qui avaient déjà effectivement un petit peu de doses d'avance parce qu'au début les rendez-vous n'étaient pas facile à prendre et les gens ne venaient pas autant que ça". "La dernière fois, on était simplement un peu moins nombreux à demander un réassortiment mais tous les autres continuaient à travailler."