La réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris est imminente. Tout comme une partie de la France, les fidèles trépignent d'impatience, eux qui depuis cinq ans ont trouvé refuge dans l'église Saint-Germain l'Auxerrois, siège de l'archevêque de Paris, en attendant de retrouver leur édifice favori.

"Notre-Dame, c'est autre chose"

Depuis cinq ans, c'est là que les cérémonies de la cathédrale se tiennent, avec la statue de la Vierge à l’enfant, mais aussi les chœurs de Notre-Dame . "Ce n'était pas pareil, mais il a fallu faire avec", témoigne Pierre. Dans cette église de substitution, plus confidentielle, ce croyant de 56 ans compte les jours. "Notre-Dame, ça ne s'explique pas. La messe du soir, par exemple, c'est comme si c'était une messe de dimanche ! Il y a toujours l'orge, c'est toujours animé. Ce n'est pas le même niveau que les autres paroisses", assure ce dernier. Présent le soir de l'incendie, cet aide-soignant n'a jamais remis les pieds à Notre-Dame.

De son côté, le prêtre Henri de Villefranche s'apprête à célébrer, devant une poignée de croyants l'une des dernières messes à Saint-Germain l'Auxerrois. "On va continuer, ça sera un peu différent parce que ça sera beaucoup mieux organisé et que Notre-Dame est quand même beaucoup plus belle qu'elle n'était avant. On a l'ambition d'accueillir vraiment tout le monde", avance-t-il à quelques jours de la réouverture de l'édifice sur l'île de la Cité .

"À un temps où tout le monde est un peu divisé les uns contre les autres, il y a un message de paix qui me paraît fondamental à signifier", ajoute-t-il, avant de conclure, les yeux rieurs que "Notre-Dame, c'est autre chose" et file à la cathédrale pour les répétitions de réouverture. Il guidera, avec 150 bénévoles, les fidèles dans le monument qu'il qualifie désormais de véritable bijou.