Patinage : Didier Gailhaguet, l'ex-boss de la fédération, fait condamner l'État

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Didier Gailhaguet a fait condammer l'Etat à 5.000€ au titre de préjudice moral pour l'avoir forcé à démissionner début 2020 © Philippe LOPEZ / AFP
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avec AFP , modifié à
L'ancien patron du patinage français, Didier Gailhaguet, a fait condamner vendredi l'État à lui verser 5.000 euros au titre du préjudice moral pour avoir fait "pression" pour obtenir sa démission de la fédération début 2020 à cause d'un scandale de violences sexuelles au sein de la discipline.

L'ancien patron du patinage français, Didier Gailhaguet, a fait condamner vendredi l'État à lui verser 5.000 euros au titre du préjudice moral pour avoir fait "pression" pour obtenir sa démission de la fédération début 2020 à cause d'un scandale de violences sexuelles au sein de la discipline. Dans cette décision consultée lundi par l'AFP, le tribunal administratif de Paris estime que la ministre des Sports Roxana Maracineanu a "exercé une pression (...) décisive" pour l'amener à démissionner, empêchant la Fédération française des sports de glace "de se prononcer librement sur le sujet".

Accusé d'avoir couvert les agissements de Gilles Meyer

Quinze jours avant sa démission, plusieurs anciennes patineuses, dont Sarah Abitbol dans son livre "Un si long silence", avaient accusé de viol et agressions sexuelles leurs anciens entraîneurs, notamment Gilles Beyer. Didier Gailhaguet, qui présidait la FFSG depuis 1998, à l'exception d'une parenthèse entre 2004 et 2007, avait été accusé d'avoir maintenu ce dernier dans le circuit du patinage, malgré des soupçons en 2000, ce dont il se défend. L'ancien patron de la FFSG avait d'abord fait un recours administratif sans succès, avait ensuite porté l'affaire devant le tribunal administratif.

Celui-ci a retenu l'un des arguments de Didier Gailhaguet, qui estimait que la ministre, par des prises de parole publiques, "s'est immiscée dans les compétences de la fédération pour imposer sa démission alors que les conditions de révocation du mandat du président sont strictement définies dans les statuts de la fédération et excluent toute intervention de l'État".

La justice a estimé que "son image et sa réputation avaient été atteintes" notamment car "les faits reprochés n'étaient pas encore établis et ne pouvaient lui être imputés".