Paul Bocuse, des obsèques sobres mais hors normes

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Jean-Luc Boujon, Bazin, avec l'AFP, édité par A.D , modifié à
Jusqu'à 8.000 personnes sont attendues à la cathédrale Saint-Jean de Lyon pour un dernier au revoir au grand chef. 1.500 chefs du monde entier formeront une haie d'honneur.

Les obsèques de Paul Bocuse vont débuter à 10h30 ce vendredi à Lyon. Le "cuisinier du siècle" voulait quelque chose de simple. Mais c'était sans compter sur l'affluence de ceux qui veulent lui rendre hommage. La famille a néanmoins "fait de son mieux pour respecter son souhait". Celui qui a tant fait pour la gastronomie française et qui comptait de nombreux amis, devrait rassembler une dernière fois. 7.000 à 8.000 personnes devraient affluer autour de la cathédrale Saint-Jean, où est organisée la cérémonie. Deux écrans géants seront installés devant la cathédrale pour que le grand public puisse rendre hommage au grand chef triplement étoilé décédé à 91 ans. Parmi l'assemblée, plus de 1.500 chefs du monde entier sont attendus.

"Un Dieu". Ces chefs, tous en tenue de cuisine, feront une haie d'honneur à l'arrivée du cercueil de "Monsieur Paul". 110 chefs étoilés français seront présents, tels Yanick Alleno, Alain Ducasse, Anne-Sophie Pic ou encore Joël Robuchon. Deux d'entre eux, ses amis Pierre Troisgros et Marc Haeberlain prononceront un discours. Le reste de la cérémonie sera sobre, comme l'a voulu sa famille, confie Mathieu Vianney, chef deux étoiles à La mère Brazier, que Paul Bocuse avait pris sous son aile : "Quand je me suis installé, il est venu goûter. J'avais les jambes qui flageolaient. Il était impressionnant. C'était comme si vous étiez un nouveau-né face à un Dieu vivant. Et à mon égard, il a été plus que généreux et je voudrais juste lui rendre cet hommage simple, un dernier au revoir."

"Beaucoup travaillé, beaucoup partagé". Pour cet adieu, 800 personnes prendront place dans la cathédrale, pour une cérémonie d'une heure co-célébrée par le cardinal Barbarin et le père Emmanuel Payen qui parlera de son grand ami : "Je dirais un petit peu ce que je ressens : il était très attentionné et fidèle en amitié. On sait très bien en même temps qu'il n'est pas un saint qu'on va canoniser mais c'est un homme qui a beaucoup travaillé et beaucoup partagé."

Son autre ami, le chef Pierre Troigros, qui était invité sur notre antenne, Europe 1, jeudi, confiait par ailleurs vouloir, lui, jouer "la carte de l'humour" lors de la cérémonie. "Parce que Paul était comme ça. On ne veut pas jouer la carte des pleureurs ni des tristes". Le chef Marc Haeberlin invité de la matinale vendredi, comptait souligner pour sa part la carrure internationale de de son ami depuis plus de 40 ans : "C'était une université ! Et je crois que tout cuisinier au monde va et ira là-bas en pèlerinage pour goûter cette cuisine de Paul Bocuse qui ne disparaîtra pas."

A la fin de la cérémonie, le cercueil quittera la cathédrale au son d'Edith Piaf, Non je ne regrette rien, une des chansons préférées du grand chef.

 

Retrouvez l'intégralité de l'interview de Marc Haeberlain, invité d'Europe 1, vendredi, à 7h20 :