Les évêques catholiques ont exprimé vendredi la volonté de l'Eglise d'"assumer sa responsabilité devant la société en demande pardon" pour les crimes de pédocriminalité commis par ses membres et se sont mis d'accord pour verser aux victimes une "contribution financière" dont le montant sera "forfaitaire".
Cette contribution "n'est pas une indemnisation ni une réparation"
Cette contribution sera financée par un "fonds de dotation ad hoc" et déterminée par "une instance indépendante d'assistance" qui aura la charge "d'examiner les demandes et de décider les attributions dans la limite des capacités d'un fonds", a précisé la Conférence des évêques de France.
Cette contribution financière "n'est pas une indemnisation ni une réparation", a déclaré de son côté Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la CEF, lors d'une conférence de presse venant clore l'assemblée plénière de quelque 120 évêques qui ont voté onze résolutions, dont plusieurs en faveur de la lutte contre la pédocriminalité.
Un appel aux fidèles pour abonder ce fonds
Pour "abonder ce fonds", Mgr Dominique Blancher, évêque de Créteil, en appelle d'ailleurs au micro d'Europe 1 à la générosité des fidèles, car "le denier du culte n'y sera pas consacré". "Nous les évêques, nous sommes décidés à le faire à titre personnel, et on appelle tous ceux qui veulent et qui ont compris le sens de ce fonds à donner. J'ai envie que chaque fidèle se dise 'ça je peux le faire, alors je vais le faire'".
Création d'une "équipe nationale d'écoutants"
Les évêques ont aussi décidé que le principe d'une "journée de prière" chaque année à la mémoire des victimes, voulue par le Vatican, aurait lieu le "troisième vendredi de carême" et poursuivent leur travail "en vue d'établir, si possible à Lourdes (...), l'installation d'un lieu de mémoire". Les évêques ont aussi décidé la mise en place d'une "équipe nationale d'écoutants" ou encore la création d'un "tribunal pénal canonique (pour le droit de l'Eglise) interdiocésain national".