Le Vatican a publié jeudi des directives à destination des ecclésiastiques pour leur indiquer la marche à suivre en cas de dénonciation de faits d‘agressions sexuelles au sein de l’Eglise. Un manuel voulu par le pape François, qui doit faciliter la vie des hommes d’église et montrer que les plus hautes autorités catholiques prennent l’affaire au sérieux, alors que de nombreuses affaires, partout dans le monde - dont la France -, ont entaché son image. "Ce ne sont pas de nouvelles directives, mais c'est un manuel nouveau qui permet de tenir ensemble toutes les directives nécessaires pour traiter une affaire, depuis la dénonciation jusqu'à la fin du procès", analyse pour Europe 1 Luc Crépy, évêque du Puy-en-Velay et responsable de la Cellule permanente de lutte contre la pédophilie.
"On a mis ensemble tous les éléments qui permettent aujourd'hui, pour des responsables d'Église, de traiter une affaire dès qu'un fait est dénoncé", poursuit Mgr Crépy. "C'était quelque chose qui était très attendu par les évêques du monde entier. Le mot manuel est très important, parce que c'est quelque chose qui peut être aussi évolutif, dans lequel on peut rajouter d'autres directives."
"Ce manuel est fait pour les personnes victimes aussi"
Luc Crépy insiste aussi sur un autre point : ce manuel n’est pas fait "simplement pour les hommes d’église". "Je pense que ce manuel, étant universel et accessible à tous, est fait pour les personnes victimes aussi", assure l’ecclésiastique. "Ça leur donne aussi les éléments qui voulaient d'une clarté et d'une transparence de ce qu'elles doivent faire, ce qu'elles peuvent faire. Il y a un encouragement d'ailleurs à ce qu'elles participent à cette lutte contre les abus sexuels. C'est un manuel qui est ouvert à tous."
Et monseigneur Crépy de vanter les efforts de l’Eglise en matière de lutte contre la pédophilie. "Je pense qu'elle fait un gros travail. En France, on travaille pour lever le voile. Je ne peux pas vous dire que tout le voile est levé, mais je pense qu'il y a une volonté de la part du pape François de dire qu’il il faut que l'Eglise devienne une maison sûre. Il faut qu'on avance", conclut-il.