Il évoquait des actions humanitaires pour les "défavorisés" au Népal ou au Cambodge: le parquet de Paris a demandé un procès pour Philippe G., un homme déjà condamné pour des agressions pédophiles et accusé d'avoir récidivé sur des dizaines de jeunes garçons lors de ses voyages.
Une association créée en 2009
Il revient désormais à la juge d'instruction en charge du dossier de prendre une décision sur la tenue d'un procès en correctionnelle, comme demandé par le parquet de Paris dans un réquisitoire définitif du 3 avril consulté par l'AFP. Philippe G., âgé de 50 ans, a passé sa vie professionnelle à travailler auprès d'enfants et adolescents. En mars 2005, le tribunal correctionnel de Thonon (Haute-Savoie) le condamne à trois ans de prison, dont la moitié de sursis, pour des agressions sexuelles commises au début des années 2000 sur plusieurs garçons âgés d'une dizaine d'années dans une colonie de vacances.
Soumis à une obligation de soins pendant trois ans, il travaille ensuite comme cuisinier dans un camping, dont il est écarté après que des vacanciers se plaignent de son comportement à l'égard d'enfants. En 2008, il part au Népal pour six mois. A son retour en France en 2009, il crée une association, "Philmy voyageurs solidaires", avec l'aide de membres de sa famille et de proches.
Des garçons parfois âgés de six ou sept ans
Sur le blog de l'association, Philippe G. détaille les actions éducatives ou humanitaires envers les "populations les plus défavorisées" du Népal, du Cambodge, du Laos ou d'Inde. Mais derrière l'engagement humanitaire, il est accusé d'avoir fait subir des masturbations ou des fellations à de nombreux garçons d'une dizaine d'années, parfois de six ou sept ans, lors de douches ou en dormant la nuit entourés de plusieurs d'entre eux.
Un premier signalement en mai 2014 d'une ONG népalaise alerte la justice française. D'autres suivent, conduisant à une ouverture d'enquête, un an plus tard. En cavale un temps, Philippe G. est interpellé en France puis mis en examen et écroué à l'automne 2015, et vit depuis novembre 2018 sous contrôle judiciaire. Outre ACPE et l'Ecpat, des associations de protection de l'enfance, 22 enfants sont parties civiles. Contacté, l'avocat de Philippe G. n'a pas répondu à l'AFP.