Au tour de Penelope Fillon d'être mise en examen. Auditionnée par les juges d'instruction désignés par le Parquet national financier pour enquêter sur ses emplois présumés fictifs, l'épouse de François Fillon a été mise en examen mardi pour complicité et recel de détournement de fonds publics, complicité et recel d'abus de biens sociaux, et recel d'escroquerie aggravée. Le candidat de la droite à l'élection présidentielle avait déjà été mis en examen dans ce dossier à la mi-mars. Marc Joulaud, qui a lui aussi employé Penelope Fillon à l'Assemblée nationale, est dans la même situation depuis la semaine dernière.
La discrète Galloise, âgée de 61 ans, a été entendue pendant plusieurs heures par les juges d'instruction, a indiqué une source proche de l'enquête, sans plus de précisions. Elle se retrouve au cœur de l'affaire qui plombe la campagne de François Fillon, avec son emploi d'assistante parlementaire pour son mari et pour Marc Joulaud, de 1986 à 2013 avec plusieurs interruptions, et un contrat à La Revue des deux mondes de mai 2012 à décembre 2013. Les juges cherchent à savoir si ces emplois, aux contours flous, étaient effectifs.
Escroquerie aggravée. Les investigations portent aussi sur de possibles abus de biens sociaux alors que le propriétaire de La Revue des deux mondes, l'homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière, est un proche du candidat Les Républicains. Elles ont également été élargies par le parquet national financier (PNF) à des suspicions de faux et d'usage de faux et d'escroquerie aggravée. Les juges n'ont toutefois pas retenu le chef de faux et d'usage de faux dans la convocation qu'ils ont adressée à Penelope Fillon, selon des sources proches du dossier.
Le délit d'escroquerie aggravée vise des documents saisis à l'Assemblée nationale, notamment une fiche de renseignements sur laquelle l'épouse du candidat a déclaré en juillet 2012 un travail mensuel de 14 heures à La Revue des deux mondes, d'après ces sources. Les enquêteurs se demandent si ce nombre d'heures aurait été minimisé pour respecter la limite légale du temps de travail cumulé alors qu'elle était à la même époque, entre juillet 2012 et novembre 2013, employée à l'Assemblée nationale.