Le constat est sans appel. Le nombre de vaches en France ne cesse de diminuer, au risque de parler de pénurie de viande bovine française. Dans les faits, le cheptel a baissé de 11 % en dix ans alors que dans le même temps, les importations de bœuf étranger sont en pleine croissance : +6 % l'an dernier. Une des raisons principales à ce phénomène : les départs à la retraite des agriculteurs non remplacés faute de trouver des repreneurs.
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500.000 vaches en moins depuis 2016
C'est notamment le cas de Didier, 60 ans, qui fera valoir son droit à la retraite dans quelques mois. Cet éleveur de vaches charolaises à Monsols dans le Beaujolais n'a trouvé aucun repreneur pour sa ferme du 12e siècle, ses 100 hectares de terres et son troupeau de 55 vaches allaitantes. Il avait pourtant une piste, qui s'est malheureusement envolée : "J'avais un petit jeune qui sortait des écoles et qui était intéressé. Mais il a préféré ne pas s'engager. Il souhaite garder un statut de salarié parce que sinon, il a peur que ça le plombe pour débuter sa vie…", raconte avec déception l'éleveur.
Sa fille non plus n'est pas intéressée par la reprise. Elle a choisi de se lancer dans la culture d'épeautre et de chanvre. Selon Didier, l'élevage bovin et toutes ses contraintes expliquent les réticences : "C'est évident que la surveillance d'un cheptel, c'est 24 heures sur 24. Vous prévoyez une sortie le samedi ou le dimanche, mais finalement c'est le vêlage qui se prépare ce jour-là… Faut être passionné par les animaux, sinon ça ne marche pas. Les bovins, ça fait pas rêver nos jeunes…"
Si aucun repreneur ne se manifeste, les vaches de Didier seront vendues ou partiront comme viande de boucherie. Depuis 2016, la France a perdu près de 500.000 vaches allaitantes et presque 100.000 par an…