"Philippe Martinez essaye de montrer que la CGT n'est pas jusqu'au-boutiste"

© MIGUEL MEDINA / AFP
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A.D
La CGT sortira-t-elle du conflit social généralisé avec une image ternie ? Jean-Dominique Simonpoli, ancien du syndicat, plaide en sa faveur.
INTERVIEW

Des poubelles qui s'entassent à Paris, des trains encore supprimés et des avions d'Air France cloués au sol... Même au ralenti, la grève continue, alors même que l'Euro a démarré en France. Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, se défend samedi dans Le Parisien : 'La grève, ce n'est pas Martinez qui la décrète", déclare-t-il. Vrai et... faux, selon Jean-Dominique Simonpoli, ancien secrétaire général CGT des Banques et Assurances et expert en dialogue social, invité samedi dans l'émission C'est arrivé cette semaine.

"Plusieurs CGT". "La grève, ce sont les salariés qui décident, abonde Jean-Dominique Simonpoli, mais c'est fait à partir d'un mot d'ordre syndical. Ils n'appuient pas sur un bouton pour déclencher ou arrêter une grève. Mais après avoir allumer des mèches, il faut pouvoir les éteindre. La question est de savoir dans quelles conditions ce conflit peut s'arrêter." Un conflit varié qui comprend celui des cheminots, de l'aérien, celui des ordures à Paris, égrène le spécialiste, signalant au passage qu'il y a plusieurs CGT. "Certaines sont organisées par fédérations, professions, elles ont leur propre rythme par rapport à la confédération. Ce n'est pas une armée qui suit son chef en toute circonstance."

"Que chacun fasse un pas". Le "chef" Philippe Martinez n'a, depuis des semaines que le conflit dure, toujours pas vu le Premier ministre, Manuel Valls. Ni la ministre du Travail, Myriam El Khomri, même si un rendez-vous devrait avoir lieu dans les prochains jours. Déficit de démocratie ? Du moins, déficit de dialogue. "Chacun a mis la barre très haut, la CGT en disant 'il faut retirer le projet de loi" et Valls de son côté en disant 'on ne touchera à rien'. Pour trouver une porte de sortie, il faut que chacun fasse un pas en direction de l'autre."

"Evolution". Dans ce conflit qui s'éternise, le risque pour la CGT est de ternir son image. Au crédit du syndicat, l'accès au stade de France n'a pas été empêché vendredi. "Ces dernières heures, il y a eu une évolution. Philippe Martinez essaye de montrer que la CGT n'est pas jusqu'au-boutiste, remarque Jean-Dominique Simonpoli, qui rappelle que la contestation a été "suivie pendant tout un temps", selon les sondages. Et il y a toujours beaucoup d'interrogations autour de cette loi", ajoute-t-il pour la défense de la CGT.