"Les impôts, c'est important." Voilà en somme l'idée défendue par Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, au micro de Bernard Poirette, samedi sur Europe 1, alors qu'Emmanuel Macron a annoncé jeudi, lors de sa conférence de presse, son intention de réduire l'impôt sur le revenu.
"On ne peut pas dire 'on va augmenter les services publics' en disant 'on va donner moins de moyens aux services publics'", lâche Philippe Martinez, qui s'interroge : "Comment va-t-on pouvoir maintenir des écoles et des hôpitaux s’il n’y a plus d’argent ?"
"Les cotisations sociales, ce ne sont pas des charges"
"Le problème, ce n’est pas de réduire les impôts, c’est de gagner suffisamment d’argent pour payer les impôts", estime Philippe Martinez, tout en rappelant que les impôts permettent "de rénover les routes, de construire les écoles". "Les cotisations sociales, ce ne sont pas des charges", tient-il aussi à rappeler. Et selon lui, "il faut faire de l'éducation populaire" sur cette question.
Il appelle donc à "relever les salaires", en reconnaissant que cette question est plutôt du ressort des entreprises. Mais l'exécutif a malgré tout des leviers "pour agir sur deux choses", souligne-t-il. "Premièrement, le SMIC. Il s'agit de fixer un plancher pour que tous les salaires, selon les qualifications, s'alignent sur ce plancher." Par ailleurs, "l'État est patron" et a donc la possibilité d'agir sur les salaires des fonctionnaires, rappelle Philippe Martinez. "Le point d'indice des fonctionnaires, c'est zéro depuis des années et on leur a dit : 'Ça va continuer, vous ne serez pas augmentés'", déplore le leader de la CGT.
Samedi, jour de mobilisation des "gilets jaunes", le syndicat a appelé à une manifestation à Paris. Celle-ci doit s'élancer du quartier de Montparnasse pour rallier place d'Italie dans l'après-midi.