Pierre Chasseray : "La privatisation des radars, c’est admettre que la surveillance de la sécurité routière est bel et bien une affaire d’argent"

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G.D. , modifié à
Des radars mobiles embarqués à bord de véhicules exploités par de sociétés privées entrent en service lundi. Pierre Chasseray de l'association "40 millions d'automobilistes", dénonce un "cocktail magique" de la répression sur les routes de France.
INTERVIEW

Un nouveau type de radar arrive sur les routes de France lundi, en Normandie, qui sert de région de pilote. Il s'agit des radars mobiles embarqués à bord voitures privées totalement banales, conduites par des chauffeurs employés par des sociétés privées. Pour Pierre Chasseray, délégué général de l'association "40 millions d'automobilistes", cela ne fait aucun doute, "on va être plus flashés".

Un "cocktail magique" contre les automobilistes. Il dénonce par ailleurs, un "cocktail magique" de la répression sur les routes françaises : "Vous mettez une dose de 80 km/h, vous ajoutez une dose de radars privatisés qui tournent sur les routes de France de jour comme de nuit, et vous avez une solution magique où tous ceux qui roulent à 81 km/h ou 82 km/h, vont finir par recevoir un PV comme des chauffards."

Selon lui, c'est la preuve que l'Etat "veut gagner de l’argent sur le dos de la sécurité au lieu de faire de la vraie sécurité avec les forces de l’ordre". "La privatisation des radars, c’est admettre que la surveillance de la sécurité routière n’est plus une affaire de police et bel et bien une affaire d’argent, puisqu’on la confie à des sociétés privées", clame-t-il.

Pierre Chasseray pas convaincu par les arguments du gouvernement. Le gouvernement, de son côté, justifie la privatisation de ce dispositif par le fait que cela libère du temps aux forces de l'ordre pour assurer d'autres missions. "Ce n'est pas un argument !", s'exclame Pierre Chasseray, qui répond que "si on a des besoins et si on a l’argent pour, on recrute".