L'objectif est de comprendre "ce qui a pu faillir". Mardi, Me Arié Alimi, avocat du collectif de soignants Inter Urgences et de la CGT Santé, a annoncé le dépôt de plaintes avec constitution de partie civile afin d'obtenir la désignation de juges d'instruction pour enquêter sur différents volets de la gestion de la crise du coronavirus. Il avait déjà déposé fin mars des plaintes simples devant le parquet de Paris, qui ont abouti, avec d'autres, à l'ouverture le 8 juin d'une vaste enquête préliminaire pour "homicides involontaires" ou "mise en danger de la vie d'autrui". Elle a été confiée à l'Oclaesp, l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique. Invité dimanche d'Europe 1, il réfute tout "populisme pénal". "On est dans une recherche de la vérité", assure le conseil.
"Une volonté de laisser passer l'épidémie" ?
Les soignants, aide-soignants, infirmiers et médecins "ont été particulièrement touchés par la contamination, car au contact direct et permanent des malades et n'ayant pas de masques suffisants, de tenues ou de protections suffisantes pour se protéger", rappelle l'avocat, pour qui les enquêtes devraient permettre de comprendre "ce qui a pu faillir". "Pourquoi un tel échec ? Comment la France a pu se retrouver face à cette épidémie avec les éléments qui étaient annoncés", s'interroge-t-il.
Pour Me Arié Alimi, alors que l'OMS avait émis des recommandations précises dès le mois de janvier, il y a eu en France "une impréparation, ou peut-être même, c'est une question qui va se poser pendant l'instruction, une volonté de laisser passer l'épidémie dans le cadre d'une théorie de l'immunité collective".
"Un droit ne peut pas être populiste"
Alors que certaines personnalités politiques ou observateurs regrettent les différentes plaintes visant les autorités et leur gestion de la crise, et dénoncent un "populisme sanitaire", Me Arié Alimi récuse ce terme : "Il n'y a pas de chasse aux sorcières", assure-t-il, "déposer une plainte est un droit, et un droit ne peut pas être populiste".
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"On n'a pas visé qui que ce soit. On demande l'ouverture d'une instruction pour qu'une enquête soit faite", précise l'invité d'Europe 1. "On est pas du tout dans un populisme pénal, mais plutôt dans une recherche de vérité, et la France et les soignants ont besoin de cette vérité."