Le gouvernement va consacrer au moins 340 millions d'euros sur cinq ans pour améliorer la recherche, le dépistage et la prise en charge de l'autisme, a indiqué l'Elysée, en marge d'une visite d'Emmanuel Macron dans un service hospitalier spécialisé à Rouen.
Le président de la République a notamment expliqué devant des journalistes que serait mis en place un "forfait de remboursement pour les parents à partir du 1er janvier 2019" pour les dépistages, dans le cadre de la "stratégie autisme" que doit présenter vendredi le Premier ministre Edouard Philippe.
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Une rendez-vous mouvementé. La visite de l'unité d'intervention développementale précoce (Unidep) n'a pas été de tout repos pour le président de la République, qui a été accueilli à son arrivée par entre 150 et 200 manifestants. A l'extérieur du CHU, certains d'entre eux portant des drapeaux de la CGT, de SUD ou de la CFDT des services de santé ou des services territoriaux criaient: "Résistance" ou "Macron dégonflé, on t'attend". Parmi eux se trouvaient également des salariés de Carrefour et des personnels soignants. Dans le CHU, il a également été pris à partie par des infirmières avec lesquelles il a eu un échange tendu sur la situation à l'hôpital.
"On a besoin de moyens. On se donne un mal de chien..." Une aide-soignante interpelle Macron au CHU de Rouen pic.twitter.com/t0Ru0VQfF4
— BFMTV (@BFMTV) 5 avril 2018
"Il faut avoir un diagnostic le plus tôt possible". Renforcer la recherche, prévention, diagnostic et inclusion, voici le cœur de ce que nous voulons faire" pour l'autisme, a déclaré le chef de l'Etat, qui s'est à peine exprimé sur la grève des cheminots, évoquant seulement des "protestations totalement légitimes" mais qui ne doivent "pas empêcher le gouvernement de gouverner". "Il faut avoir un diagnostic le plus tôt possible. Nous allons généraliser la formation de tous les professionnels, pédiatres, médecins, pour avoir, au 9e mois ou au 24e mois, aux consultations prévues, le réflexe de vérifier le minimum et alerter sur un trouble psycho autistique", a-t-il détaillé.
Emmanuel Macron a aussi expliqué que le but de la stratégie du gouvernement était de "permettre aux enfants d'avoir une scolarité normale, pour que cette génération puisse rentrer en maternelle en 2021, soit dans une unité spécialisée, soit à l'école avec des auxiliaires de vie scolaire". "Vous allez économiser énormément d'argent si vous arrivez à inscrire très tôt un jeune enfant de 2 ans dans un programme qui permettra ensuite de le scolariser normalement. Aller en IME (institut médico-éducatif) coûte beaucoup plus cher. Cette stratégie d'inclusion consiste à mettre de plus en plus d'enfants dans des écoles normales et les pathologies lourdes dans les IME", a-t-il dit. Le président de la République a enfin affirmé compter aussi aider les parents à garder ou retrouver une activité professionnelle et installer des "centres de répit", comme à Rouen, pour qu'ils aient du temps en semaine pour eux ou pour leurs autres enfants.
700.000 personnes concernées en France. Après trois plans successifs depuis 2005, Emmanuel Macron avait lancé en juillet la concertation sur ce nouveau plan. Le précédent (2013-2017) avait été doté de 205 millions d'euros. Ce 4e plan autisme doit augmenter les moyens destinés à mieux diagnostiquer et accompagner les personnes atteintes de ce trouble neuro-développemental, qui atteint "environ 1% de la population", selon une estimation de la Cour des Comptes en janvier. Elle estimait à 700.000 le nombre de personnes concernées en France, dont 600.000 adultes, bien que ces derniers ne soient "qu'environ 75.000" à être aujourd'hui diagnostiqués.