Ce sont des documents sonores exceptionnels qu'Europe 1 propose mercredi matin, une plongée au cœur de ce qu'il s'est passé pendant la prise d'otages de l'Hyper Cacher, il y a un an. Le tout filmé aux côtés des enquêteurs par un cameraman de la DICOM, le service de communication du ministère de l'Intérieur.
"Ils sont six, avec un bébé d'un mois". L'action se déroule au cœur du périmètre de sécurité, Porte de Vincennes. En plein après-midi, un précieux témoin se présente aux policiers : il est au téléphone portable avec un otage, son frère, qui s'est réfugié dans la chambre froide au sous-sol. Et cet homme répète à un policier ce que son frère est en train de lui dire. "Ils sont six avec un bébé d'un mois. Ils n'en peuvent plus, ils ont très froids car ils se sont réfugiés dans la chambre froide. Ils ont réussi à couper le froid mais ils n'en peuvent plus", raconte ainsi le frère de l'otage aux policiers. Le policier s'éloigne alors pour prévenir ses collègues. Le témoin, lui, reste au téléphone avec son frère. Il tente de le rassurer, lui assure que tant qu'Amedy Coulibaly est à l'étage avec d'autres otages, ils sont plus tranquilles au sous-sol.
Préparer l'assaut. Dans l'autre séquence dévoilée, on découvre le PC de crise improvisé en plein air. Directement sur la carrosserie d'un fourgon blanc, les policiers du RAID et de la BRI ont scotché des grandes feuilles de papier : ils dessinent le plan de l'Hyper Cacher. Et pour préparer un éventuel assaut, ils questionnent deux employés du magasin, dont Lassana Bathily, qui vient de sauver plusieurs personnes. "Est ce qu'on peut casser les vitres là ? Et qu'y a-t-il à cet endroit-là ? Des congélateurs ? ". Telles sont le type de questions que les policiers posent à Lassana Bathily.
"Il faut qu'on rentre". Les heures passent ensuite et l'assaut semble inévitable. La caméra filme alors le briefing restreint entre les hauts responsables de la police, dont le patron du RAID, Jean-Michel Fauvergue, qui expose la situation, "On est en face d'un individu hyper radicalisé qui est, à mon avis, très déterminé avec des bâtons de dynamite et deux kalachnikovs. Il semblerait qu'il soit seul avec 19 otages environ. Et si on ouvre cette porte, il faut qu'on rentre", explique-t-il à ses collègues. Il fait alors référence à la porte arrière du magasin, par laquelle les policiers voulaient faire sortir les otages. En vain finalement, car Amedy Coulibaly avait tout barricadé de l'intérieur. La suite, on la connaît : c'est l'assaut, la mort du terroriste, et la fin du calvaire pour les otages.