C'est un niveau inédit depuis le printemps. Plus de 2.000 migrants dorment actuellement dans des campements de rue dans le nord-est parisien. Face à cette situation, l'État s'apprête à créer 1.200 places de mise à l'abri, a-t-on appris vendredi. Au total 2.039 personnes ont été recensées mercredi par France terre d'asile (FTDA), chargé des maraudes, avec notamment plus de 800 migrants dans le secteur de la porte de la Chapelle où des tentes sont serrées sous l'autoroute A1 et près du périphérique.
Une hausse importante. C'est une hausse importante puisque le mercredi précédent l'association avait recensé 1.728 personnes dans les mêmes campements, en prenant une base de deux personnes par tente. D'autres campements existent, plus petits mais tout aussi insalubres, à Saint-Denis ou porte de Clignancourt, ou encore porte de la Villette où des migrants soudanais notamment ont planté leurs tentes au milieu de la circulation, sur un rond-point jonché de déchets et de gravats.
Les centres d'hébergement pour migrants saturés. La préfecture de région a souligné que l’Île-de-France avait connu "une augmentation de 45% du nombre de demandeurs d'asile" en 2018 contre "20% au niveau national", ce qui a "saturé les centres d'hébergement pour migrants". "Face à cette réalité, le gouvernement va renforcer ces prochains jours les moyens d'hébergement des demandeurs d'asile. Ainsi 1.200 places de mises à l'abri pour migrants vont ouvrir très prochainement en Ile-de-France grâce au soutien du ministère de la Cohésion des territoires", a affirmé le préfet Michel Cadot.
Les associations ont tiré la sonnette d'alarme fin décembre. Les campements avaient quasiment disparu de Paris après l'évacuation, en juin, de celui du Millénaire installé près de la porte de la Villette. Les forces de l'ordre se sont depuis efforcées d'empêcher toute reformation en délogeant les migrants dès leur installation, les rendant quasi "invisibles" selon les associations qui ont tiré la sonnette d'alarme fin décembre. "Des milliers de personnes (...) se partagent les interstices des villes", avaient affirmé 14 ONG dont Médecins sans frontières et le Secours catholique dans une tribune commune, en accusant l'État de "mise en danger délibérée" des migrants.