Plus de 700 lycéens ont été interpellés par les forces de l'ordre en France jeudi lors de la quatrième journée de mobilisation lycéenne, marquée une nouvelle fois par des incidents, a indiqué à l'AFP une source au ministère de l'Intérieur. Près de 280 établissements scolaires ont été perturbés, dont 45 ont été bloqués, a-t-on ajouté de même source.
Vidéo de lycéens arrêtés : que s'est-il passé à Mantes-la-Jolie ?
Des situations "très hétérogènes". "On est sur des chiffres à peu près similaires aux jours précédents", a indiqué dans la journée à l'AFP le ministère de l'Éducation nationale. "Selon les établissements, les situations sont très hétérogènes, entre les blocages totaux, partiels, les barrages filtrants, des feux de palettes...". Plusieurs syndicats (FO, Sgen-CFDT) ou la fédération de parents d'élèves FCPE demandent au ministre d'"entendre" les revendications exprimées par les lycéens, qui appellent notamment à l'abandon des réformes du bac, de la voie professionnelle ou de l'accès à l'université.
>> L'ESSENTIEL - Mobilisation lycéenne : 280 établissements touchés, nombreux incidents, 700 interpellations
153 interpellations à Mantes-La-Jolie. Les syndicats lycéens ont appelé jeudi à maintenir la pression et intensifier le mouvement par une "mobilisation générale" avant des manifestations vendredi. Dans les Yvelines, 153 personnes ont été interpellées à Mantes-La-Jolie, selon le procureur de la République de Versailles Vincent Lesclous, essentiellement devant un lycée, pour "participation à un attroupement armé" après des heurts et dégradations a indiqué à l'AFP le commissaire de la ville, assurant vouloir ainsi "interrompre un processus incontrôlé".
Blanquer condamne. Dans les Hauts-de-Seine, 35 personnes ont été placées en garde à vue après des échauffourées devant des lycées. En Seine-Saint-Denis, la situation a été tendue dans la matinée devant plusieurs établissements. "Sous prétexte des 'gilets jaunes', on voit surgir toutes sortes d'individus qui se mêlent à des gens qui sont de bonne foi pour manifester, comme les lycéens, et ceci débouche sur des violences graves", a réagi dans la matinée sur BFMTV le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer.
Tensions un peu partout. Au lycée Jacques-Monod, à Orléans, où un élève a été grièvement blessé par un tir de lanceur de balles de défense mercredi, la proviseure avait appelé les élèves à "ne pas rejoindre le lycée jeudi et vendredi". Des tensions ont été constatées à Grenoble et son agglomération, ainsi qu'à Annecy, et la police a procédé à des interpellations. Les blocages se sont poursuivis à Toulouse où une manifestation a été ponctuée de violences : deux policiers ont été blessés et un journaliste "bousculé", a indiqué la préfecture de la Haute-Garonne. Un élève a été blessé à Béziers, dans l'Hérault. Quelques incidents ont éclaté dans l'académie de Strasbourg avec des pétards et fumigènes lancés par endroits, ainsi qu'à Mulhouse.
Feux de poubelles, forces de l'ordre caillassées... Quelque 900 lycéens ont manifesté dans les rues de Clermont-Ferrand, selon la police. Des manifestations émaillées de heurts avec la police devant plusieurs établissements de la ville. À Marseille, une vingtaine d'établissements ont été touchés, avec des "blocages plus ou moins filtrants", selon le rectorat. Devant certains lycées, des feux de poubelles ont été allumés et les forces de l'ordre ont été caillassées. La mobilisation s'est étendue à quelques universités, notamment à Tolbiac (Paris 1) ou Paris 3-Censier.
Environ 2.000 personnes, étudiants en majorité, ont par ailleurs manifesté à Paris, pour protester contre la hausse des frais d'inscription pour les étrangers hors Union européenne, annoncée récemment par le gouvernement.