Ils ont envahi notre univers, la rue, les espaces verts et même nos habitations, les cours d'écoles et les abords des zones militaires, inquiétant les ministères de la Défense et de l'Education. Ces créatures venues d'ailleurs, ce sont les Pokemon, petits monstres virtuels à attraper via son smartphone et l'appli gratuite Pokemon Go. Bruno Pennes, rédacteur en chef de JV mag, magazine consacré à la culture des jeux vidéos, était l'invité de C'est arrivé cette semaine , samedi, pour expliquer pourquoi les compagnons de Pikachu ont attiré jusqu'à l'attention du gouvernement.

"Des réactions mesurées" ou "étonnantes". Cette folie estivale s'accompagne assez mal du contexte d'état d'urgence. "Il y a eu une peur des pouvoirs publics d'avoir des mouvements de foule possiblement incontrôlés et on a vu le cas en Indonésie d'un Français qui a pénétré une base militaire sans le savoir, juste parce qu'il cherchait un Pokemon rare. Les pouvoirs publics ont pris conscience de cela et on a des réactions mesurées", commente le spécialiste de jeux vidéos. "On a aussi des réactions plus étonnantes, comme celle du maire de Bressolles, petite commune de l'Ain, qui a décidé d'interdire le jeu dans sa commune en demandant à Google et Pokemon Compagny de ne pas disséminer de créatures sur le territoire."

Le Pokemon prétexte. La peur vis à vis du jeu - qui en général suscite plutôt de la curiosité - peut se comprendre aussi par le risque de dérives. "Par exemple, quelqu'un pourrait très bien tenter de s'introduire chez vous ou dans une base militaire en prétextent vouloir simplement chasser un Pokemon", alors que la finalité est le vol d'objets ou de données sensibles. 

Effets bénéfiques. A contrario, le jeu possède des effets bénéfiques dont celui, majeur, de faire sortir les geeks du salon . "Des joggeurs ont leur brassard avec Pokemon Go allumé. Dans le jeu, quand on se déplace, on emmagasine des kilomètres qui permettent de faire éclore des œufs qui permettent eux-mêmes d'avoir des Pokémons." Ce qui explique aussi le succès du jeu, c'est que la licence Pokemon est extrêmement connue, elle a même un effet "doudou" sur les joueurs, parfois des grands enfants, qui connaissent Carapuce et Bulbizar depuis des années. S'y ajoutent la gratuité, l'effet de mode et la communauté de jeu. Les parties ne sont pas finies !