La polémique ne finit pas d'enfler. Alors que le collège-lycée Stanislas, situé dans le 6e arrondissement de Paris, est visé par une enquête pour injures sexistes et homophobes depuis l'automne 2023, l'établissement privé est dans une tourmente médiatique depuis que la ministre de l'Éducation Nationale, Amélie Oudéa-Castéra, a déclaré publiquement que ses enfants y étaient scolarisés. Mediapart avait alors publié une enquête, qui révélait "des dérives dans l'application du contrat d'association" de l'établissement avec l'État, comme l'obligation de suivre des cours de catéchisme, ce qui est contraire à la loi.
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Si l’enquête administrative conduite par le ministère l'année dernière "ne confirme pas les faits d’homophobie, de sexisme et d’autoritarisme", la mission a relevé que "la culture de l'établissement, 'l'esprit Stan', peut favoriser de telles dérives". Invité d'Europe 1 matin week-end, le directeur de l'établissement Stanislas, Frédéric Gautier, s'est exprimé sur la polémique. Il a fait part de son "incompréhension et indignation" face aux accusations qui touchent le collège-lycée.
"Il y a un acharnement"
S'il assure traverser cette période "avec une certaine sérénité, les deux mots qui reviennent le plus souvent dans la bouche des élèves sont 'incompréhension' et 'indignation'. Incompréhension, parce que dans ce qui est dit dans les médias ou en tout cas dans beaucoup de médias, ils ne se reconnaissent pas. Les élèves me disent ce que nous lisons, ce n'est pas ce que nous vivons. Il y a une incompréhension sur ce déchaînement médiatique pour accuser l'établissement d'être homophobe, sexiste et autoritariste. Et indignation quant à la méthode, parce que nous avons été encerclés par un certain nombre de journalistes", détaille-t-il. Il accuse également les médias de ne chercher que des "éléments qui vont dans le sens de l'enquête de Mediapart".
"Nous avons accueilli une enquête de l'Inspection générale, mais dans un certain nombre de médias, ce n'est plus l'enquête de l'Inspection générale, c'est devenu l'enquête de Mediapart", regrette-t-il. "Il y a une accusation de Mediapart, qui suscite une enquête diligentée par le ministre, Pap Ndiaye. À l'issue de cette enquête, les accusations d'homophobie, de sexisme et d'autoritarisme ne sont pas reconnues, et ce n'est pas moi qui le dis, mais l'Inspection générale. Au lieu de s'appuyer sur cette conclusion, un certain nombre de médias, dont Mediapart, continuent de nous considérer comme coupables. Il y a un acharnement", conclut-il au micro d'Europe 1.