Pollution : la circulation alternée, ça marche ?

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Seules les voitures à l'immatriculation impaire sont autorisées à rouleur mercredi à Paris et en proche banlieue. © MIGUEL MEDINA / AFP
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Le dispositif mis en place mardi à Paris et dans 22 communes de la petite couronne a été reconduit mercredi et jeudi.

Le pic de pollution n'est pas à prendre à la légère. Paris et sa région subissent depuis une semaine le pic de pollution hivernal le plus intense et le plus long depuis au moins 10 ans. Pire, la situation devrait se prolonger dans les prochains jours, le seuil d'alerte pouvant encore être dépassé jeudi selon Airparif. Pour tenter de réduire au maximum l'impact de ce pic de pollution, une circulation alternée a été mise en place mardi à Paris et dans 22 communes de la petite couronne. Reconduit mercredi et jeudi, ce dispositif est-il efficace ?

 

Mise à jour le 7/12 à 16h : La journée de circulation alternée mise en place à Paris et en banlieue mardi a eu un impact très faible sur la pollution car la consigne a été trop peu suivie par les automobilistes, a indiqué mercredi Airparif. "La mesure a été trop peu suivie pour mettre en évidence un impact" sur la pollution de l'air, qui connaît un pic sur la capitale depuis une semaine, a indiqué à l'AFP Karine Léger, porte-parole de l'association de surveillance de la qualité de l'air sur la région.

"Une mesure d'urgence, pas une recette miracle"

Ce pic de pollution est dû à une recrudescence d'émissions de particules, liées surtout au chauffage au bois et au trafic, conjuguée à la prolongation de conditions météo favorables à leur maintien près du sol. Et les prévisions météo des prochains jours ne devraient pas inciter les autorités à lever le pied sur la circulation alternée. Pour autant, "ce n'est pas une recette miracle", reconnaît Christophe Najdovski, adjoint à la mairie de Paris en charge des transports. "C'est une mesure d'urgence pour réduire l'impact du pic de pollution, ça ne va faire disparaître la pollution du jour au lendemain".

Paris-pollution

La circulation alternée permet cependant de réduire la pollution. "En 2014, le bilan d'une journée de circulation alternée avait montré un trafic réduit de 18% à Paris et de 13% en petite couronne", avance Amélie Fritz d'Airparif, l'organisme chargé de suivre la situation en Ile-de-France. "La pollution avait été réduite de 6 à 10% en moyenne selon les polluants, et jusqu'à 20% en heures de pointe. Cela bénéficie notamment aux personnes vivant près des axes routiers". Utile donc mais insuffisant. "Il faut réduire la pollution de fond, celle que tout le monde subit au quotidien", abonde Christophe Najdovski. "Il faut faire en sorte qu'on respire un air de qualité".

Les vignettes anti-pollution, "un système plus juste et plus efficace"

Pour travailler plus en amont sur ces problèmes de pollution, il existe déjà des solutions, dont une qui entrera en vigueur le 1er janvier 2017 : les vignettes anti-pollution (voir ci-dessous). "Quand ces vignettes seront mises en place à partir du mois de janvier, on pourra donc sélectionner les véhicules en fonction de leurs émissions de polluants plutôt qu'en fonction de la plaque paire ou impaire", explique l'élu écologiste parisien. "Cette mesure sera plus efficace dans la lutte contre le pic et qui sera aussi plus juste parce que ceux qui ont un véhicule plus propre pourront continuer de circuler".

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Et ce n'est pas fini, la mairie de Paris avance d'autres solutions pour lutter contre la pollution. "Nous mettons en place une zone à basse émission à Paris, une zone à circulation restreinte dans laquelle progressivement, on va restreindre la circulation des véhicules les plus polluants", avance encore Christophe Najdovski. "En conjuguant cette mesure avec toute la palette de services de transports 'propres' comme tous les transports en commun, mais aussi les services comme l'AutoLib, on va pouvoir réduire les émissions de polluants au quotidien et atteindre, je l'espère, les valeurs limites qui sont fixées par l'Union européenne en terme de qualité de l'air".

A Lyon, circulation alternée à partir de vendredi. Le pic de pollution, qui sévit depuis lundi à Lyon et dans les zones urbanisées des Alpes, s'est étendu mardi à la vallée du Rhône et à l'ouest de l'Ain. Après avoir refusé, dans un premier temps, de mettre en place la circulation alternée, le préfet du Rhône a finalement décidé de faire appliquer ce dispositif à Lyon et dans la ville voisine de Villeurbanne à partir de vendredi