Le gouvernement a lancé lundi une mission d'information destinée à jeter les bases d'ici le printemps prochain d'un plan de relance du volontariat chez les pompiers, qui concerne 80% des effectifs mais peine à se renouveler.
Stagnation du nombre d'engagés. L'augmentation du nombre de volontaires (194.000 sur un total d'environ 247.000 sapeurs-pompiers) est un objectif affiché depuis plusieurs années par les gouvernements successifs et la profession, de plus en sollicitée au fils des ans. Mais le nombre des engagés volontaires stagne, en raison notamment des difficultés de concilier ce statut avec les impératifs familiaux et professionnels, selon les responsables du secteur.
Les sapeurs-pompiers volontaires "sont des piliers du modèle de sécurité civile à la française", "une ressource infiniment précieuse" qu'il faut "préserver et développer", "c'est une nécessité absolue", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, en lançant cette mission lors d'un déplacement dans un centre de secours à Méru dans l'Oise. Mais la profession éprouve "des difficultés" à recruter, notamment "dans les milieux urbains" et les "quartiers populaires", et chez les femmes (16% des effectifs), et ce alors qu'"un tiers" des pompiers volontaires ne renouvellent pas leur engagement au bout de cinq ans, a-t-il souligné.
"Susciter de nouvelles vocations". Pour y remédier, le ministre a annoncé confier une mission d'information à quatre personnalités du secteur : le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, Eric Faure, le président de la Conférence nationale des services d'incendies et de secours Olivier Richefou, la sénatrice du Haut-Rhin Catherine Troendle et le député du Var Fabien Matras. Elles seront notamment chargées de consulter au sein de la société civile (chefs d'entreprises, collectivités, associations, enseignants) sur les solutions qui pourraient permettre de "susciter de nouvelles vocations", "fidéliser les sapeurs-pompiers volontaires" (via de nouvelle "formes d'engagement plus souples") et "revaloriser" cet engagement (via une amélioration des avantages matériels accordés aux volontaires par exemple).
Un rapport d'ici mars 2018. "Aujourd'hui marque la première étape d'une refonte en profondeur de notre modèle de volontariat. D'ici fin mars 2018, un rapport, fruit de ces réflexions, devra m'être remis. Et c'est à partir de ces propositions, de cette mobilisation de toute la société française, que nous élaborerons ce nouveau plan", a conclu Gérard Collomb.