La réforme de l'apprentissage se dessine petit à petit. Cette semaine, un rapport a été remis à Muriel Pénicaud, la ministre du Travail. Il met en avant plusieurs pistes pour booster et valoriser cette filière trop souvent présentée comme une voie de garage. Et c'est un tort, selon des jeunes qui travaillent pour le concessionnaire automobile Jean Lain en Rhône Alpes.
Des entreprises trop frileuses... Cette année, ils sont 111 en contrat d'apprentissage ou d'alternance dans le groupe. Et il ne s'agit pas uniquement de futurs mécaniciens ou carrossiers. Claire, 22 ans, est en licence pro au sein de la direction des ressources humaines. Selon elle, les entreprises sont encore un peu trop frileuses à signer ce type de contrats. "J'ai envoyé plein de lettres de motivation et je n'ai dû avoir qu'un tiers de réponses", regrette-t-elle. "Quand on est impliqué et quand on veut vraiment faire ce métier, on se donne à fond et on réussit".
... des parents aussi. Après un Bac pro dans la restauration, Camille, 20 ans, prépare un certificat de qualification en tant que magasinier. Selon lui, les parents ne devraient pas craindre cette filière pour leur enfant. "Moi, mes parents m'ont soutenu. Ils m'ont dit 'on sait que ce n'est pas pour toi l'école, tu fais ton alternance et on verra bien comment ça se passe'. Ça te donne envie de travailler. Je préfère travailler que d'ouvrir un cahier", assure-t-il.
Pas assez promu à l'école. Koren, 15 ans, vise un bac pro mécanique. Il était bon élève au collège mais n'était pas motivé par les études. Il regrette d'ailleurs que l'école ne fasse pas suffisamment la promotion de l'apprentissage. "C'est presque moi tout seul qui suis allé chercher l'information. Je trouve que c'est l'un des gros problèmes qu'il y a à l'école. Il devrait y avoir des journées spéciales pour parler de l'apprentissage." Il envisage après son bac pro de viser un BTS, par le biais de l'apprentissage, là encore.