Les lycéens et étudiants seront-ils nombreux à se mobiliser le 9 mars contre la loi El Khomri ? "Cette journée du 9 mars doit lancer un mois de mars de mobilisation contre la loi travail", espère William Martinet, le président de l'Unef, l'union nationale des étudiants de France. Invité d'Europe 1 nuit, il a redit l'importance pour lui d'une mobilisation des lycéens et des étudiants "le plus tôt possible", avant "une journée test le 31 mars". Plusieurs syndicats professionnels ont en effet appelé à une journée de grève ce jour-là. "Les salariés et les jeunes doivent mener cette bataille ensemble", martèle-t-il.
Un retrait du texte. Le président de l'Unef demande un retrait pur et simple du texte. "Il y a une philosophie dans ce projet de loi qui est de flexibiliser. Cela veut dire en fait précariser. A partir du moment où la philosophie d’un texte c’est de précariser, il faut d'abord son retrait afin de discuter sereinement des conditions pour l'emploi", demande William Martinet.
"On crée des salariés jetables". Un retrait malgré des modifications qui pourraient avoir lieu d'ici à 15 jours ? Le gouvernement a décidé de reporter la présentation du projet au 24 mars. "Ce que nous explique le gouvernement, c’est que peut-être certains reculs seront moins importants que prévu. Par exemple sur le plafonnement des indemnités prud’homales, c’est une mesure extrêmement dangereuse. A partir du moment où on plafonne à un niveau aussi bas les indemnités, le recours au prud'hommes n’a plus rien de dissuasif. On crée alors des salariés jetables", dénonce le président de l'Unef.
20% de chômage chez les jeunes. "Il n'est pas question de discuter du curseur. Je crois qu’il faut se rappeler du point de départ. C’est 75% de CDD qui concernent les jeunes, c’est 20% de chômage chez les jeunes, c’est 1 million de stagiaires. De la flexibilité, de la précarité, il y en a déjà. Je ne crois pas que l’objectif d’un projet de loi ce soit d’en rajouter", ajoute-t-il.
Ils commencent à être fébriles. William Martinet estime toutefois que le report du texte est une bonne nouvelle. "Cela montre que ceux qui étaient d’abord prêts à imposer ce texte de loi, face à la contestation qui monte et notamment du coté jeunes, commencent à être fébriles. Ils veulent discuter. Je crois qu’ils viennent de se rendre compte qu’il y avait des jeunes dans le pays. Pour un gouvernement qui dit vouloir donner la priorité à la jeunesse il est un petit peu tard pour s’en rendre compte. Mais il vaut mieux tard que jamais", note le président de l'Unef. "Si l'on veut être un gouvernement moderne, j'espère qu'il y aura autre chose à proposer qu’un horizon de précarité”.